Author Topic: Historique du 1er Bataillon Fusiler Marin : Commando Kieffer  (Read 1762 times)

2eRCP|Vazeille

  • Guest
Historique du 1er Bataillon Fusiler Marin : Commando Kieffer



Fondation de la Troop 1 (1ère Compagnie) :





Philippe Kieffer, l'un des premiers français à rejoindre la France Libre, se voit confier 16 volontaires en avril 1942, qui s'entraînent alors au camp de Camberley en Grande-Bretagne en compagnie du ieutenant Jean Pinelli. Début mai 1942, la petite troupe (23 hommes) est brevetée au camp d'Achnacarry (Ecosse) et reçoit officiellement le titre de "1ère Compagnie, Fusiler Marin Commando". Alors que ces hommes s'entraînent au dépôt d'Eastney, ils sont renforcés un peu plus tard par le Lieutenant Charles Trepel, nommé commandant en second du Commandant Kieffer. L'entraînement de commando est extrêmement difficile, les épreuves sont sélectives : les hommes doivent manoeuvrer par tous les temps, sur tous les types d'obstacles : marches, entraînements à balles réelles, close-combat, etc.



Le 14 juillet 1942, la petite compagnie composée d'une trentaine d'unités défile dans les rues de Londres à l'occasion de la fête nationale française. Le 10 août, la 1ère Compagnie est rattachée au n°10 Commando Inter Allied, basée au pays de Galle, dans laquelle des troupes de toutes les nations (Belgique, Hollande, Norvège, Pologne, Tchécoslovaquie, mais aussi des anti-nazis d'Allemagne et d'Autriche).



Le 31 mai 1943, le n°10 Commando prend ses nouveaux quartiers à Eastbourne dans le Sussex. La 1ère Compagnie (ou "Troop 1") compte alors 81 hommes.





Opération Jubilée - raid sur Dieppe ; baptème du feu pour la Troop 1 :



15 soldats français participent au coup de force sur Dieppe le 19 août 1942. La 1ère Compagnie, divisée en trois groupes qui partent renforcer d'autres commandos et les soldats canadiens, a refusé le port des casques au profit de casquettes et bachis à pompons rouge de la Marine Française. Les hommes ont également conservé les bandelettes "France" cousues sur l'uniforme.





Le Commandant Vourch débarque face au casino de Dieppe au centre du secteur d'attaque. Les deux autres groupes commandos s'attaquent aux batteries d'artillerie côtière, notamment la batterie du Varengeville, où les soldats Rabouhans et Taverne, rattachés au Commando n°4 de Lord Lovat, effectuent un travail extraordinaire en protégeant le cheminement de repli, ce qui s'est révélé capital dans la suite de l'opération. Mais en début d'après-midi, alors que la situation est catastrophique, les commandos français reçoivent l'ordre de décrocher et de rejoindre les navires. Montailler, l'un de ces soldats, meurt sur le terrain à la suite de graves blessures. César, fait prisonnier, parvient à s'enfuir et à rejoindre l'Angleterre après un passage en Espagne. L'existence du commando français est alors rendue officielle à la suite du raid sur Dieppe.







Fondation de la Troop 8 (1ère Compagnie) :





En mai 1943, alors que la Troop 1 est formée, le Lieutenant Charles Trepel organise la création d'une deuxième troupe de volontaires français. Celle-ci sera formée par des soldats évadés de France et d'autres en provenance d'Afrique du Nord ou du Liban. Ils sont 75 à réussir les tests d'entrée qui se terminent le 28 mai 1943. Le lendemain, ils atteignent le camp d'Achnacarry en Ecosse où leur entraînement s'intensifie pour parfaire la cohésion du groupe. Le Lieutenant Hulot, tout juste sorti de l'Ecole des Cadets, vient entraîner également la compagnie qui prend le titre de commando et de Troop 8.







Raids sur la forteresse Europe :



C'est en octobre 1943 que les deux troupes 1 et 8 sont réunies à Eastbourne (Sussex) alors que le n°10 Commando Inter Allied est supprimé. L'entraînement se poursuit tandis que les commandos sont employés dans différents raids. Ces raids visent à reconnaître la mise en place des défenses ennemies : des commandos de moins de 10 hommes débarquent dans le plus grand silence sur les rivages ennemis. Il y eu en tout 10 raids menés par 80 commandos français de juillet 1942 à février 1944, à partir de petites embarcations à moteur (7 CV Austin), et si la plupart d'entre eux se sont déroulés sans encombres, de nombreux soldats ont payés de leur vie ces missions dangereuses (Capitaine Ayton, Maître Wallerand, Bellamy, Dignac...).







Fondation de la Troop 9 (K-Gun section) :



Des volontaires et des éléments de la Troop 8 sont rassemblés en novembre 1943 aux ordres du Lieutenant Amaury afin de former une nouvelle section de combat. C'est à Portsmouth que commence le difficile entraînement menant au fameux titre de commando. La Troop 9 se spécialise dans l'appui en se formant aux mitrailleuses à forte cadence de tir. Elle reçoit de nouveaux personnels qui vont marquer cette unité : le Lieutenant Hubert (adjoint au Lieutenant Amaury), le Capitaine Lion, chef de section sanitaire (les infirmers et le matériel médical sont alors rattachés à la Troop 9), l'aumônier René de Naurois.









1er Bataillon Fusiler Marin Commando :



En mars 1944, l'ensemble des commandos français reçoit officiellement le titre de 1er Bataillon Fusiler Marin Commando. A la fin du mois, le 1er BFMC part en Ecosse (près de Nairn) pour une série de grandes manoeuvres qui durent 5 jours et voient le déploiement de la 3ème division d'infanterie britannique, d'unités de la Royal Navy et de nombreux éléments de la Royal Air Force. Au terme de l'exercice, le 1er BFMC est rattaché au Special Service Brigade (Commando n°4) de Lord Lovat. Tout le mois d'avril, les entraînements s'intensifient dans le Sussex (à Bexhille-on-Sea).





En mai 1944, le 1er BFMC est passé en revue par l'Amiral Dargenlieu qui lui remet ses badges d'unité tandis que le "French Commando" passe sous les ordres de Lord Lovat. Le 25 mai, le 1er BFMC est isolé à la base de Titchefield, où les soldats ne peuvent communiquer avec l'extérieur. Entre le 2 et le 5 juin, les commandos français, avec le commando n°4, embarquent sur les navires de transport.





Le 1er BFMC face à l'Histoire



A 17 heures, le 5 juin 1944, les commandos français embarquent sur deux LCI (Landing Craft Infantry) : le LCI 527 pour la Troop 1, le LCI 528 pour la Troop 8. Les commandos français (177 unités) apprennent le 5 juin à 22 heures la destination de la flotte d'invasion : la Normandie. Plus précisément, ils doivent débarquer à proximité de la localité de Ouistreham, en face du lieu-dit La Brèche (Sword Beach).









A 7 heures 31, le mardi 6 juin 1944, les soldats français sont mis à terre (lire le témoignage du Caporal Maurice Chauvet). Ils partent immédiatement à l'assaut de Ouistreham, accompagnés des soldats britanniques de la 1st Special Service Brigade, Commando n°4. Peu après midi, ils rejoignent les parachutistes de la 6th Airborne au pont Pegasus, commandés par le Major Howard. En fin de journée, les commandos français durement éprouvés parviennent à leur objectif d'Amfreville-le-Plein. Le poste de commandement s'installe à Le Hauger.







Au soir du 6 juin 1944, le 1er BFMC compte 8 morts (dont le Capitaine Docteur Lion, le Lieutenant Hubert et le Sergent Dumanoir) et 31 blessés hors d'état de combattre.



Les Français résistent sur la ligne Amfreville-La Hauger du 6 juin au 26 juillet, repoussant notamment une attaque de chars le 10 juin. Ils s'installent ensuite dans la moitié Ouest du Bois de Bavent qui ne sera pris que le 17 août. Du 18 au 19 août, la 1st Special Service Brigade traverse les zones inondées dans la région de la Dives à Robebonne. Les Français livrent de furieux combats dans la localité de l'Epine où ils font de nombreux prisonniers, avant de libérer Pont-L'Evêque le 24 août. Le 1er BFMC livre ses derniers combats dans la nuit du 24 au 25 août au sud-est de la forêt de Saint-Gratien.





Au terme de la Bataille de Normandie, 40 hommes seulement sur les 177 du départ sont restés sur le terrain pendant ces 83 jours de combat. 32 blessés sont revenus en première ligne après des soins rapides.





Le 1er Bataillon Fusiler Marin Commando embarque le 7 septembre 1944 à Arromanches pour rejoindre le camp de Petworth. Le 10 septembre, alors que la Bataille de Normandie est terminée, les soldats bénéficient du premier départ en permission après le Jour J.







Liste des 177 Commandos le 6 juin 1944



























Légende :





Grades : equivalence entre les grades britanniques er français





Mjr (Major)  Capitaine de Corvette

Cpt. (Captain) Lieutenant de Vaisseau

Lieut. (Lieutenant) Enseigne de Vaisseau 1ère classe

2/Lieut. (Second Lieutenant) Enseigne de Vaisseau 2eme classe

Sgt/Mjr (Sergeant-Major)  Premier Maître

Sgt. (Sergeant)  Second Maître

L/Sgt. (Lance-Sergeant) Quartier-Maître 1ère classe

Cpl. (Corporal) Quartier-Maître 2ème classe

L/Cpl. (Lance-Corporal) Matelot 1ère classe

Pvt. (Private)







Sections et spécialités



1   Troop 1

8   Troop 8

HQ   Quartier Général

KG   K-Gun (section de mitrailleuses)

M     Service Médical

O    Chef de section

R    Radio

T    Transport

exNassau

  • Posts: 1 212
    • View Profile
    • Email
Historique du 1er Bataillon Fusiler Marin : Commando Kieffer
« Reply #1 on: January 05, 2010, 08:32:42 pm »
Je me permets d'effacer la liste nominative des membres du CK, établie par mon prédecesseur, pour afficher dans le post précédent une liste plus complète reprenant l'unité, le n° de badge et un commentaire.
- On ne baisse pas la tête de la même façon selon que l'on se fait tirer dessus par balles réelles ou par balles à blanc.

- "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien" ( Patton )


Bolloré

  • Capitaine de Frégate
  • *
  • Posts: 5 329
    • View Profile
    • Email
Historique du 1er Bataillon Fusiler Marin : Commando Kieffer
« Reply #2 on: January 08, 2010, 06:42:09 am »
Les remarques  en dessous de la liste des 177 , sont les tiens ?



Sinon beau boulot Nassau ;)
- Je ne parle pas aux cons, ça les instruits. (M. Audiard)
- Mon rôle ? Trouver des solutions aux problèmes.
- Syndrome typique des teams : Avant c'etait mieux! Aujourd'hui c'est de la merde. Agit!

Leader du Commando Kieffer




 

Axxelou

  • Guest
Historique du 1er Bataillon Fusiler Marin : Commando Kieffer
« Reply #3 on: January 08, 2010, 05:50:15 pm »
Tres beau travail Nassau.

Merci pour toute tes recherches.

Ce petit tableau m'a beaucoup plu.

exNassau

  • Posts: 1 212
    • View Profile
    • Email
Historique du 1er Bataillon Fusiler Marin : Commando Kieffer
« Reply #4 on: June 19, 2010, 05:42:40 pm »
Contribution de Briand, novembre 2008



Pour m'occuper j'ai fait un petit historique du commando. Voila mon oeuvre :



______________Commando Kieffer : Unis et Imprenables

[/color]



I-Création du Commando Kieffer :



Les commandos marine ont été créés durant la dernière guerre mondiale en Grande-Bretagne, sur le modèle des Royal Marines Commandos ou forces spéciales de la Royal Navy à partir d'éléments des fusiliers marins français regroupés au Royaume-Uni.

Le 6 juin 1944, ils sont 177 à participer au débarquement en Normandie, sous les ordres du capitaine de corvette Kieffer.



II-Les Sélection :



La sélection est très dure et rigoureuse.Après une sélection interne par leur commandant de compagnies de fusiliers marins et, parmi les brevetés fusiliers marins d'une ancienneté minimale, ceux-ci commencent une évaluation commando de deux semaines. A l'issue de ce stage, une partie d'entre eux est sélectionnée pour le stage commando (cours Commando élémentaire) d'une durée de 14 semaines. En moyenne 10 à 20 % des stagiaires reçoivent le brevet et le béret vert. Cependant, à aucun moment le brevet n'est garanti et toute faute peut aboutir à la radiation du stage.Les stages aussi nommé « stac » se déroule a Lorient (pour ce qui connaisse pas c'est en Bretagne).au sein de l'école des fusiliers marins, héritière du 1er bataillon de fusiliers marins, et l'une des unités les plus décorées de l'armée française. Les épreuves, tenues secrètes, préparent les fusiliers à leurs futures missions possibles au sein de l'un des cinq commandos de la marine. Le 'stac' se déroule en différents modules : le stage commando élémentaire dure 14 semaines puis deux semaines de stage parachutiste à Pau.

Le "stac" est ouvert en nombre restreint à d'autres spécialités de la marine (radio, infirmier) qui pourront ainsi intégrer l'effectif opérationnel des commandos marines.Le stage commando n'est cependant que le début de la formation du commando marine, qui doit également passer trois semaines de stages complémentaires ainsi que d'autres brevets techniques de commandos au cours de la formation interne.

Les commandos voulant postuler au commando d'action sous-marine Hubert de Toulon doivent, après une période d'ancienneté dans les unités commandos de Lorient, passer le brevet de nageur de combat à Saint-Mandrier, sur un tempo comparable à celui du cours Commando élémentaire, en plus difficile et plus long (deux semaines de pré-sélection, sept mois de Cours Nageur).



III-Leurs uniformes :



Leurs origines britanniques se remarquent au port du béret vert couché à l'opposé des autres unités militaires françaises (au-dessus de la tempe droite pour les unités classiques). Le brevet de commando est porté par les commandos marine sur leur béret directement ainsi que par une banane "commando" sur la manche de leur uniforme au niveau de l'épaule.

On reconnait les membres et anciens membres du commando Hubert au badge de brevet "nageur de combat" qu'ils portent à la poitrine de leur tenue de sortie.

La plupart des commandos sont également reconnaissables à leur brevet parachutiste couplé à leur insigne de grade Marine nationale sur leur tenue camouflage "centre Europe".
- On ne baisse pas la tête de la même façon selon que l'on se fait tirer dessus par balles réelles ou par balles à blanc.

- "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien" ( Patton )