Roosevelt, Franklin DelanoPrésident des Etats-Unis.
( Hyde Park / New York - États-Unis, 30 janvier 1882 || Warm Spings / Géorgie - Etats-Unis, 12 avril 1945)
Roosevelt Biographies
Franklin Delano Roosevelt naît le 30 janvier 1882 à Hyde Park, dans l'État de New York. Son père, James Roosevelt, est un riche entrepreneur appartenant à une famille aristocratique d'origine hollandaise et sa mère, Sara Delano, est issue d'une riche famille aristocratique d'origine française (Delanoye ou Delanoë devenu Delano). Fils unique, Franklin est élevé par sa mère avec l'aide de précepteurs privés, et leur maison de vacances sur l'île de Campobello situé au Canada, pays voisin et ami des États-Unis, sur la côte nord-est atlantique. Ce n'est qu'à quatorze ans qu'il sort du cocon familial pour entrer dans un établissement privé et élitiste, Groton College, où il ne sera jamais vraiment populaire, car peu doué pour les études ou l'athlétisme. Il entre ensuite à l'université de Harvard où il se fait surtout remarquer en tant qu'éditeur du journal des élèves, le Crimson. Il s'inscrit au Parti démocrate tout en admirant le parcours politique de Theodore Roosevelt, un lointain cousin, qui devient président républicain en 1901. En 1905, il épouse Anna Eleanor Roosevelt, une autre cousine lointaine avec qui il aura six enfants, dont un mort en bas âge.
Débuts politiquesF.D. Roosevelt s'inscrit au barreau de l'État de New York, mais il n'aime pas particulièrement ce métier et se tourne vers la politique à la première occasion. Il est élu au Sénat de son État en 1908, puis en 1912 quand le président démocrate Woodrow Wilson le nomme secrétaire adjoint de la Marine. Le parallèle avec la carrière de Théodore Roosevelt qui avait tenu le même poste dans le gouvernement de McKinley commence à apparaître. En tant que responsable de la Marine, Roosevelt est partisan de l'accroissement des forces navales et de l'entrée en guerre des États-Unis dans le conflit qui fait rage en Europe (Première Guerre mondiale).
À peine élu, F.D. Roosevelt se distingue par ses idées avancées sur les préoccupations écologiques et sur le thème du travail. Deux concepts forts, outre un remarquable pragmatisme, dominent son action publique. Tout d'abord l'idée qu'il est souvent nécessaire de substituer la liberté collective à la liberté individuelle (?), mais aussi sa grande méfiance envers l'idée de concurrence sans contrainte ("la coopération doit intervenir là où cesse la concurrence" et celle-ci "peut être utile jusqu'à une certaine limite, mais pas au-delà"). Les accusations de "socialiste", dans un sens péjoratif, ne manqueront pas d'être adressées à un homme politique dont les idées dans les années 1910 et 1920 ne sont guères en adéquation avec la pensée dominante. Il faut aussi noter sa grande tolérance sur les thèmes de l'immigration et de la religion, tolérance qui se manifeste par ses réserves sur la politique des quotas, dans les années vingt, sur la prohibition et sur les querelles internes au parti démocrate de l'époque entre juifs, catholiques et protestants.
La traversée du désertEn novembre 1919, la victoire des républicains met un terme provisoire à sa carrière politique, après une candidature malheureuse à la vice-présidence comme colistier de Fox. Il reprend alors son cabinet d'avocat sans grande conviction.
En août 1921, il est en vacances au Canada quand la maladie le frappe brutalement après une baignade imprudente. Il est atteint par la poliomyélite et restera partiellement paralysé pour le reste de sa vie. Sa jambe gauche est hors d'usage et il lui faudra réapprendre à marcher, à se lever, s'asseoir à l'aide de cannes et de dispositifs orthopédiques et aussi grâce à sa femme, sa fortune. Bien qu'il reste en contact avec le parti démocrate il lui faut attendre 1928, et une nette amélioration de son état de santé, pour reprendre toutes ses activités politiques.
En route vers la présidenceEn 1929 il devient gouverneur démocrate de l'État de New York dans un contexte national plutôt favorable aux républicains puisque même le leader du parti, Alfred Smith, ancien gouverneur du New Jersey est battu. Cette victoire, d'une courte tête avec 24 000 voix d'avance sur 4,3 millions exprimées, permet à Roosevelt d'appliquer une politique progressiste assez novatrice. C'est ainsi qu'il réduit la durée du temps de travail pour les femmes et les enfants, lance un programme d'amélioration des hôpitaux, des prisons et renforce l'autorité publique. Il intervient aussi dans le domaine agricole en favorisant le reboisement et la prise de mesures de conservation du sol. Cette politique, surtout après le déclenchement de la crise économique de 1929, révèle toute son acuité devant l'absence de réaction à la crise du gouvernement d'Herbert Hoover à Washington.
La candidature- Les adversaires démocrates
Il se présente comme candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 1932. Il l'emporte rapidement sur ses adversaires au sein du parti: Alfred Smith a été battu en 1928 et c'est un catholique, Albert Ritchie, le gouverneur du Maryland et W.H.Murray, celui de l'Oklahoma, sont des personnalités plus locales et moins crédibles. Seul le candidat de l'aile conservatrice du parti, John Nance Garner possède une plus grande envergure. Roosevelt a l'habileté d'en faire son colistier. Garner sera son vice-président jusqu'en 1941. Roosevelt reste confronté à l'hostilité non déguisée du président du parti, John Raskob, mais reçoit l'appui considérable, y compris financier, du milliardaire Henry Morgenthau.
- Le Brain TrustEn 1932, Roosevelt a complètement récupéré physiquement de sa maladie, si ce n'est l'usage de ses jambes, et n'hésite pas à se lancer dans une épuisante campagne électorale. De plus, il a mûri politiquement sous l'influence de certains conseillers ou mentors tels Louis Howe, l'un de ses associés, ou Joseph Daniels, son ministre de tutelle à la Marine. Il ne faut pas négliger non plus le rôle des conseillers du gouverneur qu'il est, tels Raymond Moley, Rexford Tugwell, Adolf Berle, tous trois chercheurs et universitaires, généralement de Columbia, pressentis par Samuel Rosenman le rédacteur des discours du candidat puis du président. Ces hommes, avec quelques autres, dont Bernard Baruch, un financier ancien chef du War Industries Board durant la Première Guerre mondiale, ou Harry Hopkins, amateur de jeu, de femmes, mais aussi confident de Roosevelt vont constituer le Brain Trust (conseil des cerveaux) qui conseille le président.
- Le caractèreLes traits principaux du caractère de Roosevelt se révèlent déjà à cette époque. Son optimisme, renforcé par la gravité de sa maladie et sa volonté de s'en remettre, son exigence vis-à-vis de lui-même, mais aussi de ses collaborateurs. C'est un intuitif et un charmeur, doué pour la communication et capable d' éloquence, moins en meeting qu'en petits comités d'où l'incontestable succès de ses causeries "au coin du feu" (fireside chat) auprès des Américains. C'est aussi un calculateur capable de ne pas s'embarrasser de trop de sentiments pour parvenir à ses résultats, souvent égoïste et imbu de son autorité. Selon son Secrétaire d'État à l'Intérieur, Harold Ickes : "Vous êtes quelqu'un de merveilleux, mais vous êtes un homme avec lequel il est difficile de travailler.(…) Vous ne parlez jamais franchement même avec les gens qui vous sont dévoués et dont vous connaissez la loyauté."
- 19328 novembre : Roosevelt remporte l’élection présidentielle en battant très largement son adversaire, le président sortant Herbert Hoover ; le Collège électoral lui est favorable dans 42 États sur 48. La crise économique, en cette fin d’année, 13 millions d’Américains sont au chômage, contre laquelle l'action de Hoover a semblé insuffisante, la promesse d'une nouvelle redistribution des richesses (New Deal), expression utilisée par Roosevelt pour la première fois, le 2 juillet 1932 à la convention du parti démocrate, ont joué en faveur du gouverneur de l'État de New York.
Le résultat des élections : Franklin D. Roosevelt - démocrate 57,4 % (22 825 016) des voix et Herbert C. Hoover - républicain 39,6 % (15 758 397) des voix.
Présidence- 1933
6 février : Le Congrès adopte le 20e amendement à la Constitution qui fait passer la date du début du mandat présidentiel du 4 mars au 20 janvier. Il ne s’écoule donc plus que deux mois entre l’élection présidentielle et celle de l’installation du nouveau président.
15 février : Giuseppe Zangara tente d’assassiner Roosevelt, qui n’est pas encore officiellement président, alors qu’il prononce un discours à Miami, Floride. Zangara est un anarchiste d’origine italienne dont les motivations sont d’ordre personnel. Il sera rapidement condamné à 80 ans de réclusion, puis à la peine de mort, car le maire de Miami meurt des blessures reçues pendant l’attentat. Il est exécuté le 20 mars, soit à peine un mois après le crime.
4 mars : Roosevelt devient le 32e président des États-Unis. Son gouvernement comprend, pour la première fois, une femme, Frances Perkins, au poste de ministre du Travail.
5 mars : Roosevelt ordonne la fermeture des banques pour une durée de quatre jours afin d’enrayer la panique causée par les faillites.
9 mars – 16 juin : Le Congrès vote pendant ces 100 jours la plupart des lois qui formeront le programme de la nouvelle répartition (New deal) des richesses. Les banques solvables peuvent de nouveau ouvrir ce qui met un terme à la panique économique et le gouvernement met en place deux agences pour gérer les travaux publics (4 millions d’emplois créés) et la stabilité de l’économie.
12 mars : Roosevelt donne la première de ses entrevues radiophoniques "au coin du feu". Il en donnera trente pendant sa présidence.
31 mars : Création du Corps des écologistes qui donne du travail à 250 000 jeunes en replantant les forêts nationales.
19 avril : Les États-Unis abandonnent l’étalon-or, ce qui donne un coup de fouet à l’économie.
12 mai : Passage de la loi sur "l’aide fédérale d’urgence" permettant d’accorder des subventions aux États pour leurs programmes d’assistance aux plus démunis et de la loi sur le "contrôle de l’agriculture" permettant de limiter la production, d’augmenter les prix et d’aider les fermiers en détresse.
18 mai : Passage de la loi sur "la vallée du Tennessee" pour lutter contre les inondations et permettre l’électrification des sept états de la vallée. La critique attaquera ce projet "socialiste" que d’autres considéreront comme un modèle de réalisation sociale.
13 octobre : Le gouvernement des États-Unis annonce son retrait de la Ligue des nations.
16 novembre : Établissement des relations diplomatiques avec l’URSS.
5 décembre : La ratification du 21e amendement par l’Utah met fin à la Prohibition.
- 1934
24 mars : Le Congrès vote la transition vers l’indépendance des Philippines qui ne sera effective que le 4 juillet 1946.
29 mai : Les États-Unis abandonnent le protectorat sur Cuba issu de la Guerre contre l’Espagne en 1903.
- 1935
4 janvier : Au cours de son allocution annuelle devant le Congrès sur "la situation de l’Union", Roosevelt annonce le lancement de la deuxième partie de son programme de nouvelle redistribution des richesses (New Deal). Il prépare des réformes de fond sur la sécurité sociale, l’assurance maladie, le chômage, etc. destinées à remplacer les mesures d’urgence qu’il a mise en place au début de son programme.
27 mai : La Cour suprême déclare l’inconstitutionnalité de l’une des lois du New Deal, donnant au gouvernement fédéral des pouvoirs sur les industriels. C’est un premier échec pour Roosevelt, mais aussi pour le gouvernement fédéral face aux États et aux intérêts individuels.
5 juillet : Signature de la loi autorisant les syndicats à représenter collectivement les salariés.
14 août : Signature de la loi sur la retraite à 65 ans, l’assurance chômage et extension de la sécurité sociale.
31 août : Signature de la loi sur la neutralité des États-Unis entre les pays en guerre. Ils s’interdisent de livrer directement des armes aux belligérants, mais autorisent ces derniers à venir s’approvisionner d’où le surnom "Cash 'n' Carry" qui lui sera donné ‘loi payé – emporté’. Elle sera appliquée à la guerre entre l’Italie et l’Éthiopie, puis à la guerre civile en Espagne. Le président était "interventionniste", alors que le Congrès était '"isolationniste". Ce qui le poussa à déclarer : "Les États-Unis sont neutres, mais personne n'oblige les citoyens à être neutres", ce qui a donné des volontaires en Espagne dans le bataillon "Abraham Lincoln", d'autres en Chine de l'AVG (American Volunteers Group) qui formaient les "tigres volants de Claire Chennault et plus tard les volontaires de la Eagle Squadron au sein de la RAF.
Les procès de l'histoire ont montré que le Président eût poussé le Japon à la guerre par l'embargo sur les métaux et les produits pétroliers, qu'il eût connu les préparatifs et la date de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor et qu'il eût laissé faire pour faire basculer la population et le Congrès vers l'interventionnisme. Ce fut l'Allemagne nazie qui déclara la guerre. Au travers du Chef de la Marine, indirectement et par son état-major, il fit sortir tous les porte-avions, laissant au port les autres bateaux afin de faire croire aux Japonais à la surprise. La guerre du Pacifique se fit essentiellement par l'intermédiaire des porte-avions (?).
- 1936
3 novembre : Après quatre ans de présidence, l'économie reste faible et 8 millions d'Américains sont toujours au chômage. Roosevelt est confronté à un candidat républicain sans réelle envergure, Alfred Landon, et il réussit à réunir sous sa bannière l'ensemble des forces opposées "aux financiers, aux banquiers et aux spéculateurs imprudents". Cet ensemble électoral multiethnique, multireligieux essentiellement urbain deviendra et est toujours le réservoir de voix du Parti démocrate. Roosevelt est réélu pour un deuxième mandat. Sa victoire écrasante contredit tous les sondages et les prévisions de la presse. Elle indique un fort soutien populaire à sa politique de nouvelle redistribution des richesses '(New Deal)' et se traduit par une majorité démocrate dans les deux Chambres du Congrès.
Le résultat des élections : Franklin D. Roosevelt - démocrate 60,8 % (27 747 636) des voix et Alfred M. Landon - républicain 36,5 % (16 679 543) des voix.
- 1938
3 janvier : Au cours de son allocution annuelle devant le Congrès sur "la situation de l’Union", Roosevelt annonce la poursuite de sa politique économique, mais aussi le lancement d’un important programme d’armement, en particulier au profit de la Marine.
26 mai : Création d’une Commission parlementaire pour enquêter sur les activités antipatriotiques. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’extrême droite et l’extrême gauche.
14 novembre : Les États-Unis rappellent leur ambassadeur en Allemagne, mettant de facto fin aux relations diplomatiques. L’Allemagne rappelle son ambassadeur quelques jours plus tard.
- 1939
14-26 juillet : Roosevelt engage des pourparlers pour renforcer les liens avec le Royaume-Uni. Il demande au Congrès l’annulation de la loi de neutralité.
3 septembre : Alors que la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne, les États-Unis réaffirment leur neutralité.
18 octobre : ils interdisent l’accès de leurs ports aux sous-marins des belligérants.
4 novembre : le Congrès vote la loi de neutralité qui reprend les termes des précédentes, mais permet en fait d’apporter une aide discrète au Royaume-Uni et à la France.
- 1940
28 juin : Le Congrès adopte une loi permettant le fichage des étrangers et interdit toute menée tendant à renverser le gouvernement. (Ces lois sont toujours d’actualité et ont été renforcées après les évènements du 11 septembre 2001).
Juin – juillet : Le parti démocrate investit Roosevelt pour être candidat à un troisième mandat présidentiel, fait sans précédent. Son adversaire républicain soutient la même politique et aura beaucoup de mal à convaincre les Américains de changer de pilote en pleine action.
16 septembre : Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, le service militaire obligatoire en temps de paix est instauré.
5 novembre : Roosevelt décide de se représenter pour un troisième mandat, malgré la limitation implicite à deux établie par George Washington, le premier président. Le candidat républicain, Wendell Willkie, est un ancien membre du Parti démocrate qui avait auparavant soutenu Roosevelt. Sa plate-forme électorale n'est pas véritablement différente de celle de ce dernier et, la dégradation de la situation internationale aidant, F.D. Roosevelt est réélu dans des conditions légèrement moins favorables qu'en 1936. La victoire démontre que les Américains continuent à soutenir sa politique, même si la marge s’est rétrécie à 55 %.
Le résultat des élections : Franklin D. Roosevelt - démocrate 54,7 % (27 263 448) des voix et Wendell L. Willkie - républicain 44,8 % (22 336 260) des voix.
26 juillet : Nationalisation des forces militaires philippines, encore sous contrôle américain, et nomination du général Douglas MacArthur en charge du théâtre Pacifique. Les relations avec le Japon commencent à se détériorer.
11 septembre : Roosevelt ordonne à son aviation d’attaquer les navires de l’Axe surpris dans les eaux territoriales américaines.
27 octobre : Après le torpillage de deux navires de guerre américains par des sous-marins allemands, Roosevelt déclare que les États-Unis ont été attaqués. L’opinion publique reste hostile à la guerre et Roosevelt ne va pas jusqu’à déclarer la guerre.
7 décembre : Le Japon attaque Pearl Harbor quelques heures avant une déclaration de guerre officielle. Roosevelt déclare que ce jour restera marqué par cette infamie et le Congrès vote immédiatement l’entrée en guerre.
11 décembre : L’Allemagne et l’Italie déclarent la guerre aux États-Unis.
15 décembre : Les syndicats annoncent qu’ils renoncent au droit de grève pour soutenir l’effort américain pendant la durée de la guerre.
19 décembre : Création du bureau de la censure destiné à contrôler l’information en temps de guerre.
- 1942
14 janvier : Roosevelt signe un décret de fichage des Américains d’origine italienne, allemande et japonaise qu’on soupçonne de connivence avec l’ennemi. Dans la pratique ce sont surtout les Japonais résidant sur la côte ouest qui sont visés ; ils seront enfermés dans des camps (décret présidentiel 9066).
19 juin : Roosevelt et Winston Churchill se rencontrent à Washington pour préparer le débarquement de novembre en Afrique du Nord sous le commandement du général Dwight D. Eisenhower.
- 1943
11-24 août : Roosevelt et Churchill se rencontrent au Canada pour préparer le débarquement en France prévu au printemps 1944. 21 août – 7 octobre : Les délégués des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine et de l’URSS se réunissent près de Washington pour esquisser les prémices de ce qui deviendra l’Organisation des Nations Unies.
7 novembre : F.D. Roosevelt est de nouveau candidat avec le support de la quasi-totalité de son parti. Il est de nouveau opposé à un candidat républicain, Thomas Dewey, dont la plate-forme n'est pas en contradiction totale avec la politique de Roosevelt. Ce dernier, malgré son âge et sa fatigue, mène campagne en demandant aux Américains de ne pas changer de pilote au milieu du gué. Roosevelt est réélu pour un quatrième mandat avec une courte majorité de 54 %, mais plus de 80 % du vote du collège électoral.
Le résultat des élections : Franklin D. Roosevelt - démocrate 53,4 % (25 611 936) des voix et Thomas E. Dewey - républicain 45,8 % (22 013 372) des voix.
- 1944
Edward Stettinius, Jr fut son dernier secrétaire d'État en novembre.
1-22 juillet : Les représentants de 44 nations se réunissent à Bretton Woods et créent la Banque mondiale. La politique monétaire de l’après-guerre sera fortement affectée par cette décision.
- 1945
12 avril : Roosevelt, âgé de 63 ans, meurt d’une hémorragie cérébrale pendant ses vacances à Warm Springs, Géorgie. Le vice-président Harry Truman devient le 33e président des États-Unis.
Politique étrangèreJusqu'en 1939, les États-Unis restent neutres vis-à-vis des prémices de la Seconde Guerre mondiale. Il ne réagissent pas contre la prise du pouvoir par Hitler en Allemagne, ils ne sont pas partis dans la guerre civile en Espagne et ne protestent pas contre les menées japonaises en Mandchourie. Lorsque la guerre éclate en Europe, les États-Unis sont favorables à la France et au Royaume-Uni auxquels ils fourniront de l'armement. Ils escortent les convois britanniques à travers l'Atlantique, mais sans déclarer la guerre à l'Allemagne. Ce n'est qu'en décembre 1941, après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, que les États-Unis déclarent la guerre au Japon et qu'en retour l'Allemagne et l'Italie feront une même déclaration. Par contre, le président a beaucoup réagi contre l'invasion de la Chine par le Japon.
Il y a un grand sujet de débat sur la relation du président avec la Chine et l'Indochine française qui ont occupé la majeure partie de ses interventions aux dépens d'autres sujets. Après les Accords de l'État français de Vichy avec le Japon en 1940 pour livrer l'Indochine française au passage des troupes japonaises, le président a ordonné l'embargo contre Japon pour les matières premières de pétrole et métaux, ce qui entraînait le Japon à chercher ces ressources dans le Sud-Est asiatique et à entrer en guerre avec les puissances occidentales protectrices pour s'en procurer.
Avant la fin de la guerre en Europe, F.D. Roosevelt participe à la conférence de Yalta en 1945. Cette conférence sculpte le monde de l'après-guerre tel qu'il existera jusqu'à la disparition de l'URSS, F.D. Roosevelt ne verra pas la fin de la guerre.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale fut imposée aux États-Unis par l'agression japonaise de Pearl Harbor et la déclaration de guerre de l'Allemagne et de l'Italie, Roosevelt, qui, auparavant, n'avait jamais caché sa sympathie pour le camp allié, entra résolument dans la bataille. Il eut ensuite le grand mérite, bien que l'implication de son pays dans cette guerre ait résulté avant tout de l'attaque japonaise, d'orienter prioritairement la riposte américaine en direction de l'Europe, une fois le conflit équilibré sur le front du Pacifique par la victoire aéronavale des Îles Midway.
Son évaluation à sa juste mesure de l'énormité du danger hitlérien et de la nécessité d'empêcher l'URSS de sombrer justifiait certes ce choix. Mais il dut néanmoins pour l'imposer surmonter les préférences postisolationnistes de la majorité des Américains moyens pour lesquels l'ennemi principal était le Japon. C'est ainsi que fut mise sur pied une vigoureuse entrée en ligne des États-Unis aux côtés des Britanniques, d'abord vers l'Afrique du Nord par l'opération Torch, puis vers l'Europe par les débarquements successifs en Italie et en France.
Cependant, au cours de cette guerre, trompé par ses diplomates Leahy et Murphy, il s'obstina à réduire sa vision de la France au seul régime de Vichy, en reconnaissant dans le maréchal Pétain et son entourage les seuls Français à soutenir malgré leur système autoritaire et leur action collaborationniste et raciste. Dans le même temps, il s'opposa à la France libre et à son chef le général de Gaulle, pourtant seul à avoir maintenu les institutions démocratiques dans les territoires qu'il contrôlait, et des combattants français dans le camp allié.
C'est ainsi que Roosevelt soutint successivement Darlan puis Giraud, malgré leur maintien du Régime de Vichy en Afrique libérée (1942-43), et qu'il tenta de bloquer l'action du Comité français de la Libération nationale d'Alger, puis de placer la France libérée sous occupation militaire américaine (AMGOT). Dans le domaine de la lutte contre l'hitlérisme, il fut mieux inspiré et, en accord avec Churchill et Staline, imposa aux puissances de l'Axe une capitulation sans condition. Il fut également défavorable à toute paix séparée (suggérée par certains diplomates).
Mais F.D. Roosevelt, épuisé, allait succomber à sa maladie et n'allait pas voir la fin de la guerre.
Politique intérieureRoosevelt est l’initiateur d’une politique qu’il présente comme une nouvelle redistribution des richesses '(New Deal)'. Pendant son premier mandat, il met en place des mesures d’urgence afin de rétablir l'économie et la confiance des Américains dans leur système bancaire. Il initie de nombreuses réformes, dont la création d'une Banque centrale, et il réussit à transférer le pouvoir économique de Wall Street, la bourse de New York, dans les mains du gouvernement, à Washington. Il lance des programmes de travaux publics utilisant beaucoup de main-d'œuvre et permet ainsi aux chômeurs de trouver du travail tout en équipant le pays. Certains de ces travaux - les barrages en particulier, gigantesques pour l'époque, permettent encore l'irrigation des vallées les moins fertiles et y ont amené le confort.
Pendant son deuxième mandat, il poursuit sa politique et introduit aussi des lois sociales destinées à protéger les citoyens les plus faibles, les personnes âgées, les chômeurs, etc. Les agences chargées de la mise en place de ces programmes restent toutefois contrôlées par les différents états et les allocations varient donc d'une région à l'autre et la discrimination envers certaines minorités est visible. Sa politique est toujours populaire, mais elle est attaquée par les conservateurs à la fois sur le plan idéologique, le socialisme est aux États-Unis une politique d’extrême gauche, et sur le plan constitutionnel, car les États ne veulent pas abandonner leurs prérogatives au pouvoir fédéral.
La Seconde Guerre mondiale éclate avant le début du troisième mandat de F.D. Roosevelt. Certains historiens pensent que c'est elle, et non la politique économique, qui est à l'origine de la fin de la Grande Dépression. L'industrie américaine s'équipe pour pouvoir produire les navires, les avions et les armements nécessaires à l'entrée en guerre et le gouvernement peut se permettre de tout contrôler. En parallèle, le besoin de main-d'œuvre est tel que toutes les minorités, en particulier les femmes et les Noirs, sont mises à contribution. La discrimination reste réelle, mais les droits acquis le resteront après la guerre.
Favorable à la retraite par répartition, il déclara à un journaliste qui lui suggérait de financer les retraites par l’impôt : Je suppose que vous avez raison sur un plan économique, mais le financement n’est pas un problème économique. C’est une question purement politique. Nous avons instauré les prélèvements sur les salaires pour donner aux cotisants un droit légal, moral et politique de toucher leurs pensions […]. Avec ces cotisations, aucun fichu politicien ne pourra jamais démanteler ma sécurité sociale.
AnecdotesF.D. Roosevelt est le seul président à avoir été élu quatre fois. Il le restera, car un amendement à la Constitution limitant le nombre de mandats à deux a été voté depuis.
Lorsqu’il est élu président, Roosevelt ne fait pas partie de la classe politique de Washington, il n’a jamais été élu au Congrès des États-Unis, mais les généalogistes ont montré qu’il avait des liens familiaux avec onze autres présidents américains ainsi qu’avec Winston Churchill. Il fait partie des huit présidents décédés pendant leur mandat.
En 1939, Roosevelt devient le premier président à apparaître à la télévision.