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Les grands noms de la WWII
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Nassau
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MessagePosté le: Sam Fév 20, 2010 6:11 pm    Sujet du message: Les grands noms de la WWII Répondre en citant

Tout ce qu'il faut savoir sur les grands dirigeants des nations belligérantes.
De Gaulle, Hitler, Churchill etc....


Guettez la nouveauté Exclamation


Source : © Encyclopédie Hachette Multimédia 2003
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- On ne baisse pas la tête de la même façon selon que l'on se fait tirer dessus par balles réelles ou par balles à blanc.
- "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien" ( Patton )


Dernière édition par Nassau le Mer Avr 07, 2010 7:18 pm; édité 2 fois
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Nassau
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MessagePosté le: Sam Fév 20, 2010 6:28 pm    Sujet du message: DE GAULLE Répondre en citant




Gaulle, Charles de

Général et homme d'État
(Lille - France, 22 novembre 1890 || Colombey-les-Deux-Églises, France, 9 novembre 1970)

Son rôle dans le destin du pays à partir de 1940 fait certainement de Charles de Gaulle l'homme politique français le plus important du XXe siècle. C'est d'abord dans l'adversité que s'est forgée sa figure : chef de la France libre, il l'a menée à la victoire en 1945. Revenu au pouvoir en 1958 et fondateur de la Ve République, il a mis fin à la guerre d'Algérie et accompli la décolonisation de l'ancien empire; président de la République jusqu'au 28 avril 1969, il dénoue, au moins sur le plan politique, la crise de Mai 68.

La carrière militaire
Charles de Gaulle grandit à Paris, où son père, Henri, enseigne l'histoire et les mathématiques dans un collège catholique. À quinze ans, il hésite entre la littérature et l'armée. La crise d'Agadir avec l'Allemagne, en 1911, et la «montée des périls» l'orientent vers l'école militaire de Saint-Cyr. Il appartient, avec ses trois frères, à la «génération de la revanche», qui veut effacer la défaite de 1870. Engagé dès août 1914, il est blessé deux fois, avant d'être laissé pour mort en mars 1916 sur le champ de bataille de Verdun. Pris par les Allemands, il est soigné et envoyé dans un camp de prisonniers. Sa détention, marquée par trois tentatives d'évasion, ne prend fin qu'avec l'armistice de novembre 1918.

La plume au service de l'action
Cette captivité est cependant féconde. Tout en suivant les opérations de guerre – sur lesquelles il fait des conférences –, il essaie, par un vaste programme de lectures, de percer le «mystère» de la France: cinq fois envahie depuis la Révolution, elle n'a pas trouvé les institutions capables de concilier démocratie et stabilité. Mais il laissera dans l'ombre sa réflexion politique pour n'écrire que sur la guerre: la Discorde chez l'ennemi (1924).

En 1920, il accompagne le général Weygand auprès des Polonais en guerre contre les bolcheviques. À son retour en France en 1921, il épouse Yvonne Vendroux, qui lui donnera trois enfants: Philippe, Élisabeth et Anne – cette dernière, handicapée, mourra à dix-neuf ans. Deux années au Liban (1929-1930) achèvent sa formation géopolitique: il y découvre l'Islam résistant à l'Occident et s'interroge sur l'avenir des empires coloniaux.

Les rencontres: Pétain et Paul Reynaud
Ses qualités d'analyste le font remarquer. D'abord par le maréchal Pétain, alors vice-président du Conseil supérieur de la guerre, qui le prend en 1925 dans son cabinet. De Gaulle multiplie alors les articles sur la situation militaire et politique. Ces réflexions donneront naissance au Fil de l'épée (1932), portrait du chef de guerre, et Vers l'armée de métier (1934), esquisse d'une armée de professionnels conçue pour le mouvement et axée sur les blindés, puis à la France et son armée (1938). C'est ensuite Paul Reynaud, plusieurs fois ministre dans les années 1930 avant de devenir président du Conseil en mars 1940, et partisan de la fermeté face à l'Allemagne nazie, qui le fait entrer dans le cercle de ses collaborateurs. De Gaulle rédige ses déclarations ministérielles; en mai, il est nommé général de brigade à titre temporaire, et, le 5 juin 1940, sous-secrétaire d'État à la Guerre, dans un gouvernement qui ne durera que onze jours.

La guerre, la Résistance
Pour Charles de Gaulle, la guerre a commencé en 1938 avec Munich et l'abandon de la Tchécoslovaquie. Il pense qu'elle sera mondiale, que l'URSS – malgré le pacte germano‑soviétique d'août 1939 – et les États-Unis interviendront, que la défaite de l'Allemagne nazie ne pourra être que l'Å“uvre d'une alliance des nations. Cette vision stratégique explique sa lucidité pendant la «drôle de guerre» (septembre 1939& - mai 1940), quand les Français se croient à l'abri, et son refus presque solitaire de l'armistice de juin 1940, dont le défaitisme lui paraît «abominable».

La campagne de France et l'appel du 18 Juin
La guerre éclair de mai - juin 1940 jette les Français sur les routes de l'exode. À la tête de ses chars, de Gaulle exécute à Montcornet l'une des rares actions brillantes au milieu du désastre. C'est alors que Paul Reynaud l'appelle au ministère et lui demande d'aller à Londres, où il discute avec Winston Churchill d'un pacte d'union franco-britannique. Rentré en France – à Bordeaux, où le ministère s'est réfugié –, il assiste à la démission de Reynaud puis à l'arrivée de Pétain, qui s'informe auprès des Allemands des conditions d'un armistice. De Gaulle décide alors de retourner à Londres.

Le combat de la légitimité
Reconnu «chef des Français libres» par Churchill dès le 28 juin, de Gaulle entame un dur combat pour faire valoir la légitimité de son action. En France, l'Assemblée nationale, réunie à Vichy le 10 juillet 1940, donne les pleins pouvoirs au maréchal Pétain; en Grande-Bretagne même, beaucoup de soldats français réfugiés après Dunkerque, choqués par la destruction de la flotte française basée à Mers el-Kébir (Algérie, 3 juillet 1940), préfèrent retraverser la Manche. En outre, la majeure partie de l'empire colonial proclame sa fidélité à Vichy.

Cependant, Félix Eboué, gouverneur du Tchad, se rallie dès juillet 1940. Le capitaine Leclerc réussit, à la fin août, à rattacher l'Afrique-Équatoriale à la France libre. De Gaulle le rejoint au Cameroun et, malgré un échec devant Dakar fin septembre – il a été reçu à coups de canon – lance le 27 octobre 1940, à Brazzaville (République du Congo), son premier manifeste politique. Il y dénonce le régime "inconstitutionnel" du maréchal et proclame sa volonté de "rendre compte de ses actes devant les représentants du peuple français dès qu'il lui sera possible d'en désigner librement"; il crée le Conseil de défense de l'Empire, reconnu par la Grande-Bretagne le 24 décembre. Il s'oriente désormais vers le combat diplomatique, pour que la France libre soit reconnue par les Alliés comme la "seule" France.

L'Empire français dans la balance
Le ralliement du Moyen-Orient au printemps 1941 se réalise dans des conditions dramatiques. Restés fidèles à Pétain, les soldats français résistent aux Britanniques et aux Français libres. La victoire remportée, Churchill tergiverse, ne voulant pas accepter que la France libre devienne la puissance mandataire en Syrie. Une grave crise de confiance éclate entre le Premier ministre britannique et le général de Gaulle.

L'invasion de l'URSS par l'armée allemande en mai 1941, puis l'attaque japonaise contre Pearl Harbor en décembre étendent la guerre au monde entier. De Gaulle, pour qui "la présence soviétique dans le camp des Alliés offre, vis-à-vis des Anglo-Saxons, un élément d'équilibre", envoie l'escadrille de chasse Normandie combattre auprès des Russes. Les Américains et les Britanniques songent cependant à ouvrir un second front par un débarquement. L'Afrique du Nord française est choisie, et la date – le 8 novembre 1942 – arrêtée, sans que le chef de la France combattante en soit prévenu. Bien plus, le président Roosevelt choisit de remettre le gouvernement civil et militaire de l'Afrique du Nord libérée entre les mains d'un homme de Vichy, l'amiral Darlan; puis, Darlan ayant été assassiné en décembre 1942, les Américains favorisent l'arrivée au pouvoir du général Giraud, évadé d'Allemagne et amené à Alger par les Britanniques.

Alger, capitale de la France
C'est le soutien de la Résistance intérieure unie – dans une France entièrement occupée par les Allemands depuis le débarquement à Alger (Algérie) – et le succès de la troupe de Leclerc en Libye et en Tunisie qui permettent à de Gaulle de prendre pied en Afrique du Nord, le 30 mai 1943. La veille, Jean Moulin, initiateur du Conseil national de la Résistance – qui réunit partis traditionnels et mouvements de la Résistance – lui a envoyé un télégramme de fidélité. Face à Giraud, qui n'a pas su rompre avec la législation de Vichy, de Gaulle incarne le retour à la légalité républicaine. D'abord coprésident, puis, à partir du 3 octobre 1943, président du Comité français de libération nationale (CFLN), il gouverne l'Empire français revenu dans la guerre.

Une Assemblée consultative siège à Alger (Algérie); composée de parlementaires ralliés et de représentants des mouvements de la Résistance, elle est chargée de préparer l'avenir. Ainsi entouré, le CFLN se transforme, le 3 juin 1944, en Gouvernement provisoire de la République française, selon le vœu unanime de l'Assemblée, et est reconnu officiellement par les Alliés. Tous les partis y siègent, même le parti communiste, avec lequel le colonel Rémy, agent secret de la France libre, a pris contact dès 1942.

Le débarquement allié en Normandie a lieu le 6 juin 1944. Dès le 14, le général de Gaulle est à Courseulles-sur-Mer, où la population l'applaudit. Il obtient d'Eisenhower que la division Leclerc libère Paris, et gagne lui-même la capitale le 25 août. Le lendemain, il descend triomphalement les Champs-Élysées.

La querelle du bonapartisme
Libérée, la France de 1944 n'est pas encore victorieuse. Il lui faut participer à la guerre et aller jusqu'à Berlin, où le général de Lattre réussit à imposer la signature de la France aux accords d'armistice, le 8 mai 1945. Le combat engagé si difficilement en 1940 est gagné. Reste à reconstruire le pays.

À la tête du Gouvernement provisoire, le général de Gaulle poursuit sa politique d'union nationale et cherche la «pacification des esprits» – il obtient notamment la dissolution des milices patriotiques formées à la Libération par le PCF. En outre, il veut «rendre la parole au peuple» par voie de référendum: les partis traditionnels, qui voient dans cette pratique un retour aux plébiscites du Second Empire, l'accusent dès lors d'ambitions personnelles, de "bonapartisme". Prisonniers et déportés étant revenus, les élections législatives peuvent avoir lieu; elles sont encadrées par deux référendums: l'un pour savoir s'il faut une nouvelle Constitution (95 % de "oui"), l'autre pour décider de soumettre ou non à référendum le texte élaboré par l'Assemblée constituante élue le 21 octobre 1945, où dominent les communistes, les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) et les socialistes (66 % de "oui").

Élu chef de gouvernement à l'unanimité, le 13 novembre 1945, de Gaulle se trouve pourtant rapidement en désaccord avec la majorité de l'Assemblée sur le projet de Constitution: opposé à un système de souveraineté parlementaire, dans lequel il voit la raison de la faiblesse et des errements de la IIIe République, il veut un exécutif plus fort. Le 20 janvier 1946, il démissionne. Était-il convaincu qu'on le rappellerait bien vite? Toujours est-il que, avec la ratification de la nouvelle Constitution, en octobre 1946, la IVe République s'installe sans lui, et sans doute contre lui.

En avril 1947, de Gaulle lance alors le Rassemblement du peuple français (RPF) pour obtenir la réforme du régime. Malgré un succès immédiat aux élections municipales, il échoue aux élections législatives de 1951. En 1953, il rend leur liberté à ses élus et se retire à Colombey-les-Deux-Églises, où il entreprend la rédaction de ses Mémoires de guerre (1954-1959). Il ne sort guère de son silence que pour s'opposer, en 1954, au projet d'armée européenne.

Le retour de juin 1958
La guerre d'Indochine se termine en 1954 après la défaite de Diên Biên Phu. La même année commence en Algérie une guerre où le contingent sera bientôt envoyé en renfort de l'armée de métier. Pour prix de cet effort, l'armée exige les pleins pouvoirs afin de faire aboutir sa politique d'"intégration" des musulmans dans l'"Algérie française". Le 13 mai 1958, après une émeute à Alger, le général Massu lance un appel à de Gaulle. Le 15 mai, le général se déclare prêt à former le gouvernement. Le président Coty fait appel à lui le 29 mai, et le Parlement l'investit le 1er juin. Comme en 1946, il pose comme préalable la rédaction d'une Constitution instituant un exécutif fort et soumise à la ratification populaire. Cette condition est acquise en septembre, avec l'aide de Michel Debré, garde des Sceaux: le projet constitutionnel obtient 80 % de "oui", en France et dans l'ensemble du vieil Empire d'outre-mer, transformé en "Communauté" (seule la Guinée a voté " non "). En décembre 1958, Charles de Gaulle est élu président de la Ve République par un collège de notables.

Le stratège de la légitimité
Pendant les dix années où il restera à la tête de l'État, le général de Gaulle va demander au suffrage universel, dans le calme ou la tempête, d'être à la fois la «source» de son action et son "recours". L'œuvre la plus urgente est le règlement de la question algérienne. Paisible en Afrique noire, la marche vers l'autodétermination puis vers l'indépendance est dramatique en Algérie : le chef de l'État doit surmonter la révolte des Européens "pieds-noirs" en janvier 1960 ("journées des barricades" à Ager, 24 janvier); le putsch des généraux en avril 1961; les vagues d'attentats de l'OAS (dont lui-même manque d'être victime, le 8 septembre à Pont-sur-Seine), et, une fois l'indépendance ratifiée (accord d'Évian, 18 mars 1962), il échappe à un nouvel attentat de l'OAS, sur la route du Petit-Clamart (22 août).

Le 28 octobre 1962, il demande aux Français d'approuver pour l'avenir l'élection du président de la République au suffrage universel. Adoptée par 62,25 % des voix contre l'ensemble des partis, sauf l'Union pour la nouvelle République (UNR) créée pour le soutenir, cette réforme assure la seconde fondation de la Ve République.

À l'extérieur, de Gaulle conduit avec ténacité une politique d'indépendance nationale. En 1963, il signe avec le chancelier allemand Adenauer un traité (le traité de l'Élysée) qu'il souhaite de réconciliation pour le passé et, pour l'avenir, de construction d'une Europe redevenue maîtresse de son destin. Il le dit à Moscou, où il se rend en 1966; il le dit en Pologne et en Roumanie. Le Cambodge et le Québec entendent ses appels à la liberté des peuples. Il s'attire ainsi l'hostilité des États-Unis et même celle d'Israël, qu'il prévient contre les méfaits à venir – le terrorisme – de sa guerre de 1967. À l'intérieur, avec la prospérité économique, les progrès de la recherche civile et militaire (avion Caravelle; mise au point de la bombe atomique) sont les instruments de sa politique d'indépendance qui lui permettent de sortir la France de l'OTAN, en 1966.

Mai 68: la fin de la légitimité ?
Réélu en 1965, de Gaulle doit affronter l'opposition des partis de gauche réunis autour de François Mitterrand. Mais c'est à l'université que la crise éclate en mai 1968. Devant l'émeute qui enflamme Paris et les grèves qui paralysent le pays, de Gaulle, dont les premières actions pour rétablir l'ordre puis la proposition d'un référendum sur la participation ont échoué, quitte l'Élysée pour rejoindre le général Massu à Baden-Baden, le 29 mai. Va-t-il se retirer ? Il revient le lendemain, pour dénoncer à la radio, comme il l'a fait dans les heures graves, la "menace totalitaire" et dissoudre l'Assemblée. Le parti gaulliste, l'Union pour la défense de la République (UDR), remporte triomphalement les élections de juin 1968.

Mais, dès avril 1969, le Général entreprend de tester la confiance des Français en organisant un référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Le "non" l'emporte: il démissionne aussitôt, et assiste silencieux à l'élection de son successeur, Georges Pompidou, qui assure la pérennité du régime. Retiré à Colombey, il rédige le premier tome de ses Mémoires d'espoir (1970) et meurt brusquement, le 9 novembre 1970, dix-huit mois après avoir quitté le pouvoir.
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Nassau
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MessagePosté le: Sam Fév 20, 2010 7:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Churchill, Winston
Homme d'État

(Woodstock, Oxford - Grande-Bretagne, 30 novembre 1874 || Londres - Grande-Bretagne, 24 janvier 1965)

Winston Churchill naquit au château de Blenheim, propriété de sa famille paternelle, celle des ducs de Marlborough, l'une des plus grandes de l'aristocratie anglaise. Son père, lord Randolph Churchill (1849-1895), fut député à vingt-cinq ans et fit carrière dans les rangs conservateurs. Cependant, il souhaitait des réformes démocratiques et une politique extérieure pacifique. Chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances) en 1886, il proposa un programme que ses collègues refusèrent; il démissionna et passa son temps à voyager. Il avait épousé une Américaine et le couple était regardé comme l'un des plus excentriques de la société aristocratique et du monde politique de l'Angleterre victorienne; à cette époque l'un et l'autre étaient largement confondus et la vie publique constitua pour le jeune Winston Churchill une vocation naturelle.

Dans une atmosphère familiale assez bohème, la première éducation de Winston Churchill fut négligée. Envoyé au collège d'Harrow, Churchill y fait des études médiocres; puis il passe par l'école militaire de Sandhurst. Il en sort avec le goût de l'aventure et le désir de se faire rapidement connaître. Winston Churchill part pour Cuba, où les Espagnols combattent des révoltes locales; il accompagne ensuite le général Kitchener au Soudan, et paraît sur le champ de bataille d'Omdourman en 1898. La guerre des Boers l'amène en Afrique du Sud, où il est fait prisonnier par les Boers (1899), mais parvient à s'évader. Dès lors, mi-officier, mi-journaliste, de Cuba, d'Inde ou d'Égypte, il envoie aux journaux londoniens des articles colorés qui sont appréciés et lui ouvrent en 1900 les portes de la Chambre des communes.

Un grand homme d'État
Élu député conservateur d'Oldham, Churchill, par admiration pour le chef libéral Lloyd George, quitte bientôt son parti pour rejoindre les libéraux et commencer une brillante carrière ministérielle. Sous-secrétaire d'État aux colonies (1905), ministre du Commerce (1908) et de l'Intérieur (1910), il appuie Lloyd George, alors chancelier de l'Échiquier dans ses projets de réforme sociale. En 1911, à trente-sept ans, il devient Premier lord de l'Amirauté (ministre de la Marine). Persuadé que le Royaume-Uni va être entraînée dans un conflit européen, il prépare la flotte britannique à la guerre en prenant des mesures radicales. En 1915, il a l'idée d'une expédition navale franco-britannique contre la Turquie, alliée de l'Allemagne, pour occuper les détroits et rétablir des communications avec la Russie: à la suite d'erreurs tactiques, après un an de combats et de lourdes pertes, l'expédition des Dardanelles échoue. Le ministère tombe. Churchill prend alors le commandement d'un régiment sur le front français, mais Lloyd George le rappelle de nouveau au gouvernement et lui confie le portefeuille de l'Armement, puis ceux de la Guerre et de l'Air (1918-1921).

Avec la déconfiture du parti libéral, en 1922, Churchill perd son siège de député. Il réintègre alors le parti conservateur, qui l'accueille sans rancune; en 1924, il est à nouveau député et il est nommé chancelier de l'Échiquier dans le gouvernement Baldwyn. Jusqu'en 1929, il va pratiquer une politique monétaire rigide: l'industrie et l'expansion économique sont sacrifiées à la réévaluation de la livre sterling, au rétablissement de sa parité d'avant-guerre et de sa convertibilité en or. Le prix à payer est celui d'un chômage considérable; la crise de 1929 emporte la livre, massivement dévaluée, la convertibilité est supprimée, et les travaillistes gagnent les élections. Churchill, très critiqué, ne figurera plus dans les gouvernements conservateurs jusqu'en 1939. Il écrit des ouvrages historiques, voyage et, comprenant très tôt que le conflit avec Hitler est inévitable, il condamne fermement les accords de Munich.

Une grande ténacité
En septembre 1939, après la déclaration de guerre, Chamberlain rappelle Churchill à son ancien poste de Premier lord de l'Amirauté. La défaite militaire alliée, en juin 1940, contraint Chamberlain à quitter le gouvernement. Churchill lui succède et devient Premier ministre le 10 mai 1940. Dès lors et jusqu'à la victoire, il animera avec une volonté inflexible la résistance du peuple britannique à qui il proclame sa détermination à combattre : "Je n'ai à vous offrir que du sang, de la sueur et des larmes". Par sa puissance de travail, son obstination, sa faculté d'inspirer l'espoir — alors que les échecs se succèdent au début de la guerre — il va devenir sans conteste un des principaux artisans de la victoire alliée. À la fin de la guerre, Churchill tente d'amener Roosevelt à une attitude plus ferme envers l'URSS, mais il ne peut empêcher, à la conférence de Yalta (Ukraine), le partage de l'Europe entre Soviétiques et Américains. En 1945, le parti travailliste l'emporte aux élections. Churchill, qui anime l'opposition au gouvernement d'Attlee, n'en demeure pas moins une personnalité internationale de premier plan. À Fulton, aux États-Unis, il relance l'idée d'une association des pays anglo-saxons qui sera à la base du futur pacte de l'Atlantique nord. Dans son fameux discours de Zurich (Suisse), il propose à l'Europe continentale de s'unir. Mais, dans son esprit, la Grande-Bretagne doit rester à l'écart, avec des responsabilités spéciales dans le monde: Churchill insiste sur l'importance du Commonwealth et des relations privilégiées avec les États-Unis. De retour au poste de Premier ministre en 1951, il va s'efforcer de réaliser ce plan avant de se retirer définitivement de la vie publique en 1955.

Prix Nobel de littérature en 1953, Sir Winston Churchill est l'auteur de nombreux ouvrages, en particulier d'une Vie de Lord Randolph Churchill (1906), d'un essai sur la Crise mondiale (1923-1929) et, surtout, de Mémoires de guerre (1948-1954), précieux témoignage sur son extraordinaire ténacité dans une des périodes les plus sombres de la Grande-Bretagne et du monde libre.

Méconnue, son œuvre picturale compte une centaine de toiles réalisées entre 1915 et 1965 (année de sa mort) ayant pour sujets de prédilection des paysages provençaux, marocains ou égyptiens et des natures mortes.
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MessagePosté le: Sam Fév 20, 2010 9:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Hitler, Adolf
Homme d'État

(Braunau - Autriche, 20 avril 1889 || Berlin - Allemagne, 30 avril 1945)

Sa jeunesse
Adolf Hitler, quatrième enfant d'une famille comportant 5 enfants (Aloïs Jr, Angela, Edmund, Paula), est né le 20 avril 1889 à 18h30 à Braunau, petite ville de Haute-Autriche située à la frontière bavaroise. Son père (Aloïs Hitler) est né le 7 juin 1837 et terminera sa vie en tant que haut receveur des douanes, quant à sa mère (Klara Pölzl) elle est née en 1860 Lors de sa scolarité à Linz, il ne manifeste que des aptitudes très moyennes et abandonne ses études secondaires à l'âge de seize ans. Il entame alors une existence oisive, fréquentant les théâtres, découvrant la musique wagnérienne et consacrant de nombreuses heures à l'élaboration de projets architecturaux plus ou moins fantaisistes. Son père meurt le 3 janvier 1903 et sa mère atteinte d'un cancer du seil décède le 21 décembre 1907. Attiré par Vienne, il quitte définitivement Linz en 1908 et tente sans succès d'entrer à l'Académie des beaux-arts. Une fois l'héritage paternel épuisé, il vit, difficilement, d'une pension d'orphelin et du dessin de cartes postales et d'aquarelles. C'est durant ces années viennoises que l'antisémitisme en vient à occuper une place centrale dans sa vision du monde. Écoutant les discours du chrétien-social Karl Lueger et du nationaliste pangermaniste Georg von Schönerer, lisant les écrits satiriques et racistes d'Adolf Lanz, Hitler croit découvrir dans le judaïsme la source de tous les maux qui menaceraient la nation allemande et la "race aryenne".

Le caporal
Désireux d'échapper au service militaire dans l'armée austro-hongroise, Hitler s'installe à Munich en 1913. Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'armée bavaroise; ayant été blessé à deux reprises, il finit la guerre avec le grade de caporal, et est décoré de la croix de fer de première classe. Traumatisé par la défaite, il rejoint le dépôt de son régiment alors aux mains d'un conseil de soldats (novembre 1918). En avril 1919, il assiste à Munich à la proclamation de la république des conseils de Bavière, puis à son impitoyable répression du 1er au 10 mai. Il est alors désigné pour enquêter, au sein d'une commission militaire, sur les événements révolutionnaires. En septembre 1919, il adhère au petit parti ouvrier allemand (DAP) – il en est le septième adhérent –, rebaptisé en février 1920 parti ouvrier allemand national-socialiste (NSDAP).

Le meneur
Hitler s'imposa rapidement par son esprit d'initiative aux autres membres de son parti, qui, en 1919, pratiquaient plus une "cuisine de club", selon ses propres mots, qu'une activité politique conséquente. Hitler se fait remarquer par ses qualités d'orateur – sa voix magnétique et gutturale fascine l'assistance –, et s'impose à la présidence du parti en juillet 1921. À cette date, le NSDAP compte déjà plus de 3000 militants, des troupes paramilitaires, les sections d'assaut (SA), et dispose d'un journal, le Völkischer Beobachter. Deux années plus tard, le NSDAP domine tous les autres groupuscules extrémistes, rassemblant 55000 militants. Aux côtés du général Ludendorff, l'ancien caporal est devenu l'une des deux grandes figures de l'extrême droite munichoise, et sa réputation commence à s'étendre hors de Bavière. Le 8 novembre 1923, alors que l'Allemagne connaît une situation économique et politique dramatique (les troupes françaises occupent la Ruhr (Allemagne) et l'inflation s'accroît d'heure en heure), Hitler tente un coup de force, mais le putsch, mal organisé, échoue lamentablement: seize nazis sont tués par la police munichoise, et Hitler lui-même est arrêté. Lors du procès qui s'ensuit, le chef du parti nazi n'en réussit pas moins à se présenter comme un patriote révolté par les agissements d'une république indigne, ce qui lui vaut la sympathie de toute l'Allemagne nationaliste. Condamné en février 1924 à cinq ans d'emprisonnement, Hitler est libéré dès le mois de décembre. Il a consacré ces quelques mois passés dans la forteresse de Landsberg (Allemangne) à rédiger Mein Kampf (Mon combat), exposé confus de ses idées et de son programme, qui paraît en 1925. Il donnera une formulation plus structurée dans ce que l'on appelle le "Deuxième Livre", rédigé en 1928, mais jamais publié de son vivant.

Sa vision
La vision hitlérienne du monde est fondamentalement dominée par le constat darwiniste de la lutte des espèces pour la conquête d'un "espace vital" Lebensraum. Seules les «races» humaines les plus fortes, les plus "pures", en tête desquelles Hitler place les Aryens, c'est-à-dire les populations blanches du nord de l'Europe, parviendront selon lui à s'imposer dans cette lutte impitoyable pour la survie. Mais elles doivent à tout prix éviter l'abâtardissement. Les juifs, que Hitler situe au dernier échelon de l'échelle raciale, constituent une menace particulièrement dangereuse, car, peuple sans terre, ils parasitent les peuples «sains» afin de les détruire ou de les conquérir en affaiblissant leur "valeur raciale". Pour ce faire, ls recourent aux poisons que sont la démocratie, l'internationalisme, le marxisme et le pacifisme. Seule la conquête d'un espace vital, notamment à l'est sur la Pologne et l'URSS, et l'anéantissement des juifs permettront de sauver la "race" germanique. Hitler va jusqu'à refuser toute coalition avec d'autres mouvements extrémistes, affirmant que "l'État raciste" ne peut être créé que "par la volonté agissante d'un mouvement unique". Enfin, il affirme la nécessité d'un chef incontesté.

Le politicien
Dans l'Allemagne du milieu des années 1920, la lutte politique revêt des formes très violentes. Le pays est marqué par l'affrontement entre communistes et groupes extrémistes de droite, et les dirigeants du NSDAP vont mettre à profit ce chaos auquel ils contribuent pour prendre le pouvoir.

Son ascension
À sa sortie de prison, Hitler doit reprendre en main son parti, miné par les rivalités internes: dans le nord de l'Allemagne s'est constituée une aile gauche sous la direction de Gregor Strasser. Lors de la réunion de Bamberg (Allemagne), le 14 février 1926, Hitler réussit cependant à restaurer son autorité. Usant de son charisme, il s'impose comme la seule figure capable d'assurer la survie et la cohésion d'un mouvement aux multiples tendances. C'est à partir de cette date que s'élabore le mythe du Führer, le «guide», fondé sur un rituel sophistiqué, l'usage du salut hitlérien et l'application du principe du chef (Führerprinzip), qui consiste en un respect absolu de la hiérarchie. En dépit de cette consolidation interne, le NSDAP subit de plein fouet le contrecoup de la stabilisation économique et sociale de la république de Weimar, sensible à partir de 1924. Malgré ses 100000 adhérents et sa solide organisation bureaucratique, le parti nazi n'obtient que 26 % des voix et 12 sièges de députés aux élections législatives de 1928. Sans la crise économique de 1929, l'ascension de Hitler aurait sans doute été impossible. L'Allemagne est alors un pays miné par les tentatives de coups d'État qui ont suivi la guerre; les militants communistes ont été décimés par la répression, et les partis progressistes sont très affaiblis par leurs rivalités. Dans ces conditions, le vote protestataire, traduisant le désespoir d'une population confrontée à un taux de chômage élevé, profite essentiellement au parti nazi; celui-ci mobilise l'opinion sur le thème à la fois vague et exaltant de la «communauté du peuple» (Volksgemeinschaft).

Le chancelier
Aux élections de 1930, les nazis envoient 107 des leurs au Reichstag; en juin 1932, ils seront 230. À l'élection présidentielle de mars 1932, Hitler met le maréchal Hindenburg en ballottage. En dépit de ces succès, la majorité absolue est cependant loin d'être atteinte par le parti nazi. Mais les conservateurs qui gouvernent sans majorité parlementaire sont également dans l'impasse. Il leur manque le soutien populaire indispensable à l'établissement définitif du régime autoritaire qu'ils appellent de leurs vœux. C'est pourquoi bien des dirigeants conservateurs, notamment le magnat de la presse Alfred Hugenberg, se rallient à l'idée défendue par Franz von Papen, l'un des proches de Hindenburg, de la participation de Hitler au gouvernement: l'objectif de von Papen est de «ligoter» Hitler dans un cabinet à dominante conservatrice, tout en récupérant la force mobilisatrice de son parti. Le 30 janvier 1933, le président Hindenburg décide, après bien des réticences — il traite Hitler de «caporal bohémien» —, de nommer ce dernier à la chancellerie du Reich, à la tête d'un gouvernement qui ne comprend que deux nazis, Göring et Frick. Une fois au pouvoir, Hitler déjoue tous les plans des conservateurs et instaure très rapidement un régime dictatorial.

La dictature
Le 4 février, sous le prétexte de lutter contre la «menace communiste», les nazis obtiennent du vieux président Hindenburg la promulgation d'une ordonnance autorisant l'État à interdire toutes réunions et publications qui menaceraient sa sécurité. En Prusse notamment, la police, dirigée par Göring, multiplie les arrestations, qui touchent d'abord les communistes, et épure l'administration de ses éléments démocrates. Rapidement, de nombreux SS et SA sont engagés comme «policiers auxiliaires». L'incendie du Reichstag, le 27 février, entraîne la publication par le président du Reich d'une ordonnance «Pour la protection du peuple et de l'État», qui instaure de fait l'État d'urgence et donne tous les pouvoirs au gouvernement. La répression se systématise, et frappe désormais les sociaux-démocrates et l'ensemble des Allemands hostiles au nazisme; beaucoup sont assassinés dans les premiers camps de concentration ouverts pour y interner les nombreux opposants. L'interdiction du parti communiste, le soutien des conservateurs et celui, plus réticent, du parti catholique du centre permettent à Hitler d'obtenir du Reichstag, le 23 mars 1933, le vote d'une «loi d'autorisation» (Ermächtigungsgesetz), qui lui assure les pleins pouvoirs pour quatre ans et légalise la dictature. Le 2 mai, les syndicats sont forcés de prononcer leur dissolution, imités dans les semaines qui suivent par tous les partis politiques non nazis. Le 14 juillet, le NSDAP est proclamé parti unique.

La nuit des longs couteaux
Hitler, par un mélange de pseudo-légalité et de violence politique, étend son pouvoir, tirant pleinement parti de l'enthousiasme qu'a suscité son arrivée à la chancellerie ainsi que des divisions de ses opposants. Le 30 juin 1934, lors de la sanglante Nuit des longs couteaux, il élimine Ernst Röhm et les chefs SA les plus gênants, tandis qu'il confie à Göring le soin d'éliminer le général Kurt von Schleicher et l'opposant nazi "de gauche" Gregor Strasser, gagnant ainsi l'estime de l'armée. Le 2 août 1934, la mort de Hindenburg lui permet de cumuler les fonctions de chef de l'État et de chef du gouvernement. Le 18 août, plus de 89 % des électeurs allemands ratifient les nouveaux pouvoirs du Reichsführer. En un an et demi, Hitler est parvenu à instaurer un pouvoir sans partage, les opposants politiques ayant été assassinés ou étant internés dans les camps.

Des institutions parallèles
Bien que totalitaire, le nouveau pouvoir nazi se révèle vite d'un fonctionnement chaotique, ne supportant pas la discipline du cabinet ministériel: Hitler préside de plus en plus rarement un gouvernement dont l'ultime réunion a lieu en 1938. Abandonnés à eux-mêmes, les ministères voient par ailleurs leurs prérogatives se restreindre considérablement. Pour les court-circuiter, Hitler crée des institutions spéciales, chargées de missions spécifiques, mais dotées de pouvoirs très larges, qu'il confie à ses lieutenants les plus fidèles. La police et plus généralement les outils de la politique de sécurité échappent totalement au contrôle du ministère de l'Intérieur et tombent entre les mains de Heinrich Himmler, le chef des SS, qui bâtit un véritable État dans l'État. Chargé de la mise en œuvre du plan de quatre ans qui devait permettre d'adapter l'économie à l'effort de guerre, Göring empiète largement sur les domaines de compétence du ministre de l'Économie. En définitive, dans le système nazi, tout dépend de la volonté du Führer, qui ne prend que rarement l'initiative d'une décision, se contentant de quelques propos vagues qui sont ensuite "interprétés" et présentés sous forme de projets au dictateur, qui donne ou refuse alors son indispensable accord. Seuls les dignitaires de l'entourage direct de Hitler détiennent ainsi un pouvoir réel dans un système qui constitue l'une des formes les plus achevées de parti-État totalitaire.

La guerre
En l'espace de six ans, de 1933 à 1939, le régime acquiert une popularité certaine, notamment grâce à la maîtrise du chômage et aux succès en politique extérieure. Ne cessant de protester de ses intentions pacifiques, le dictateur concilie habilement concessions apparentes et coups de force audacieux. Le 16 mars 1935, il annonce le rétablissement du service militaire obligatoire; le 7 mars 1936, l'Allemagne réoccupe la zone démilitarisée de la Rhénanie (Allemagne); le 12 mars 1938, elle annexe l'Autriche (Anschluss). Enfin, en septembre 1938, à Munich, la France et le Royaume-Uni s'inclinent une fois encore devant Hitler en acceptant l'intégration du territoire des Sudètes au Reich. Hitler, ayant ainsi effacé les dispositions politiques et l'humiliation du traité de Versailles, est encouragé à poursuivre une politique qui suscite l'inquiétude des chefs de l'armée, jusque-là enthousiastes, car ils estiment la préparation insuffisante pour soutenir un conflit européen. Mais Hitler, qui assume depuis février 1938 le commandement suprême des forces armées, décide de continuer l'aventure: en mars 1939, la Tchécoslovaquie cesse d'exister, sa partie tchèque devenant un protectorat allemand. Avec la crise de Dantzig, pendant l'été 1939, il apparaît cependant que la France et la Grande-Bretagne ne sont plus disposées à céder. Mussolini et Göring tentent, en vain, de modérer Hitler. Fort du pacte de non-agression signé entre l'Allemagne et l'URSS le 23 août 1939, le dictateur ordonne l'invasion de la Pologne le 1er septembre. C'est le début de la Seconde Guerre mondiale.

Des victoires à l'effondrement
Après l'écrasement de la Pologne et la défaite de la France, Hitler est le maître d'une grande partie de l'Europe. Il est alors présent sur tous les fronts, aux côtés de son état-major comme dans les pays occupés (entrevue avec Pétain à Montoire), et mène la double tâche de conquérir l'Europe tout en y imposant l'ordre nazi. Hitler est convaincu de son génie militaire et de la justesse de ses théories politiques. Il fixe alors des objectifs militaires irréalistes, comme Moscou(URSS) puis Stalingrad(URSS), commet nombre d'erreurs stratégiques. Sur le plan politique, en France, ses directives au plénipotentiaire général du service de la main-d'œuvre, Fritz Sauckel, renforcent l'opposition au régime de Vichy; en Alsace (France) occupée, il inspire directement le gauleiter Robert Wagner qui suscite l'hostilité et la haine. Pour Hitler, la guerre n'est pas seulement la conquête de l'"espace vital"; il faut aussi débarrasser les terres conquises des ennemis du Reich. C'est aux SS qu'il confie cette tâche; il se décharge ainsi sur Himmler des basses œuvres de police et d'anéantissement des opposants et indésirables.

La fin
Inventif et audacieux dans l'offensive, Hitler ne parvient pas à concevoir une stratégie défensive, notamment sur le front russe. Les défaites (Stalingrad 'URSS), février 1943; Afrique du Nord, mai 1943) ont de profondes conséquences sur son caractère, et il renonce à toute apparition en public, au grand désespoir de Goebbels, sur qui retombe tout le poids du maintien de la popularité du régime. De plus en plus taciturne, le Führer ne sort de son silence que pour asséner à son entourage des exposés délirants sur la réorganisation de l'Europe, et il passe l'essentiel de son temps penché sur des cartes d'état-major; ses proches peuvent observer presque à vue d'œil son vieillissement accéléré, dû au surmenage et à l'abus de médicaments. Malgré tout, son pouvoir reste incontesté jusqu'aux derniers jours de la guerre. Cependant, des officiers comme Beck, Rommel et Canaris complotent contre Hitler, et le 20 juillet 1944, le colonel Stauffenberg tente de l'assassiner. Le complot échoue. Le 30 avril 1945, alors que les troupes soviétiques investissent Berlin, Hitler, après avoir épousé sa maîtresse, Eva Braun, met fin à ses jours dans son bunker. Auparavant, il avait ordonné la destruction de toute l'infrastructure industrielle de l'Allemagne, et rédigé son testament politique.
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MessagePosté le: Dim Mar 07, 2010 2:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Heinrich Himmler
Homme politique et Reichsführer-SS (Maréchal)
(Munich - Allemagne, 7 octobre 1900 || Lünebourg - Allemagne, 23 mai 1945)



Fils de professeur, filleul du prince Heinrich de Bavière, Heinrich Himmler a été élevé, selon les méthodes de l’époque, dans une famille catholique très pratiquante, qui ne plaisantait pas avec la morale et les convenances bourgeoises, et dans l’amour et le respect de la patrie allemande. Docile, affectueux, respectueux, il fit de solides études et se destina à la carrière d’officier. La Première Guerre mondiale n’interrompt pas ses études. Il doit attendre 1917 avant d’être admis à s’engager et fait ses classes dans le 11e régiment d’infanterie de Bavière; il suit ensuite un cours d’élève officier à Freising (Allemagne), puis un cours de canonnier à Bayreuth (Allemagne). Deux mois après il est démobilisé avant même son arrivée au front. Plus tard, il prétendra avoir conduit les hommes au combat pendant la Première Guerre mondiale. Himmler décide alors de se tourner vers l’agronomie. Après avoir travaillé dans une ferme-école aux environs d’Ingolstadt (Allemagne), il s’inscrit à l’université de Munich (Allemagne) pour poursuivre ses études d’agronomie et devient ingénieur à vingt et un ans.

Cette année-là, il rencontre le capitaine Röhm qui fait sur lui une grande impression et le convertit à ses vues politiques. En août 1923, il adhère au NSDAP. d’Adolf Hitler. En novembre, il participe au putsch de Munich (Allemagne) aux côtés de Röhm, mais il n’est pas poursuivi par la justice. C’est alors qu’il rencontre Gregor Strasser, qui le prend en qualité de secrétaire du Mouvement national-socialiste pour la liberté, qui remplace la NSDAP. interdite. En 1925, Himmler travaille pour Gregor Strasser en collaboration avec Joseph Goebbels. Cette même année, Himmler entre à la SS (sous le numéro matricule 168) que Hitler vient de fonder. Dès ce moment, Himmler va vouer à Hitler une admiration, une soumission et une fidélité qui ne se démentiront que dans les tout derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. «Henri le Fidèle» (der treue Heinrich ), comme l’appelle Hitler, est à la fois le confident des projets les plus secrets du Führer et son exécuteur des hautes œuvres, mais il n’appartiendra jamais au cercle de ses amis intimes.

Heinrich Himmler est doté d’une personnalité très difficile à saisir. Ceux qui l’ont connu de son vivant avaient peine, après l’avoir vu, à le décrire. Il y a autant de portraits de Himmler qu’il y a de témoignages: «Une application d’écolier borné, mais aussi quelque chose de méthodique comme peut l’être un automate» (Karl J. Burckhardt); «un bon maître d’école, certainement pas un chef» (général Walther Dornberger, «père des V1»): «froid, calculateur, avide de pouvoir, mauvais génie de Hitler, l’individu le plus dénué de scrupules du IIIe Reich» (général Friedrich Hossbach); «jamais je n’ai pu accrocher son regard toujours fuyant et clignant derrière son pince-nez» (Alfred Rosenberg); «cet homme n’avait rien de diabolique. Courtois, non dépourvu d’humour, il aimait à jeter de temps à autre un mot d’esprit pour détendre l’atmosphère» (comte Bernadotte).

Himmler monte rapidement dans la hiérarchie de la NSDAP : gauleiter en Basse-Bavière (1925), gauleiter en Bavière et en pays souabe (1926), directeur des services de propagande du Reich (1926). Le 6 janvier 1929, Adolf Hitler lui confie la SS dont il devient Reichsführer. Il va en faire le terrible Ordre noir avec sa police politique (Gestapo), son service de renseignements, son organisation de camps de concentration, son service pour la race et la colonisation, son armée (la Waffen SS) et son parti dans le parti (l’Allgemeine SS, la SS générale), etc.

Capable de fournir un immense travail, mais comme un automate routinier, son fanatisme, d’apparence glacée, est profond, tumultueux et sincère. Il croit fermement à ce qu’il dit et ne recule devant aucun crime pour réaliser les objectifs que lui fixe son Führer. Tout au long de l’histoire du IIIe Reich, son nom apparaît souillé de tortures, de sang et de férocité. Chef suprême de toutes les polices en 1938, il devient ministre de l’Intérieur en novembre 1943. Il fait régner la terreur non seulement en Allemagne mais dans toute l’Europe occupée. Après l’attentat manqué contre Hitler le 20 juillet 1944, il reçoit le commandement de toutes les forces armées de l’intérieur.

Le 23 avril 1945, il rencontre le comte Bernadotte à Lubeck (Allemagne) et lui annonce que, Hitler étant sur le point de mourir, il prend le pouvoir et se tient prêt à négocier la capitulation de l’Allemagne. Hitler, l’ayant appris, révoque Himmler qui gagne le Schleswig où il sera arrêté par les Anglais. Son suicide lui permet d’échapper au jugement du Tribunal militaire international de Nuremberg.
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MessagePosté le: Dim Mar 21, 2010 4:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant


Ozawa, Jizaburo
Vice-amiral
(Kojoegoen Mijazakiken - Japon, 2 octobre 1886 || Tokyo, 9 novembre 1966)

Jizaburo Le Vice-amiral Ozawa sera de tous les engagements maritimes importants du Pacifique. Au commande de la force maritime de Malaisie en 1941, il comprit l'importance des porte-avions. Il réalisa vite aussi qu'une force navale aérienne pourrait faire échec aux plus gros navires de guerre. Il appliqua cette tactique dans sa victoire en Mer indienne quand ses avions réussirent l'exploit de couler le Prince of Wales et le Repulse, deux navires importants de la flotte anglaise. Churchill encaissa le coup durement à la nouvelle. Ozawa se retrouve ensuite au commande de la flotte pour la bataille des Philippines en 1944. C'est encore lui qui orchestre le piège tendu à Halsey en l'envoyant courir après ses porte-avions qui servent d'appât et durant ce temps, il menace les plages de débarquement de Leyte qui sont laissées sous la protection de croiseurs insuffisants pour faire face à la flotte nippone qui approche. Ozawa finira la guerre avec le rang de Vice-amiral ayant refusé le rang d'Amiral jugeant plus important la défense de son pays que les honneurs du rang. Il sera le dernier commandant en chef de la flotte combinée japonaise de cette guerre.
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MessagePosté le: Dim Mar 21, 2010 4:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant


Blum, Léon
Homme politique et écrivain
(Paris - France, 9 avril 1872 || - France, 30 mars 1950)

Léon Blum est élève de l'École normale supérieure, critique littéraire, journaliste à l'Humanité, maître des requêtes au Conseil d'État,puis il devient, après la guerre 1914-1918, député de la Seine et s'affirme comme le leader du mouvement socialiste français et le successeur de Jaurès. Il est, en 1936, le chef du gouvernement de Front populaire. Il exercera jusqu'à sa mort un véritable magistère moral sur la SFIO ( Section française de l'Internationale ouvrière).

Léon Blum est issu d'une famille juive d'Alsace. Ses parents, négociants en textile, sont installés à Paris. Après des études très brillantes, il se spécialise dans le droit public et entre, à l'âge de 23 ans, au Conseil d'État, où il exercera pendant vingt cinq ans.

De l'écriture à la politique
Déjà, il s'est fait connaître comme critique littéraire en collaborant à des publications, notamment la Revue blanche, d'inspiration anarchiste..Écrivain, il publie, en 1901, les Nouvelles Conversations de Goethe avec Eckermann et plusieurs ouvrages sur le théâtre. Sous l'influence de Lucien Herr, Blum se rapproche, avec un groupe de normaliens, du courant socialiste allemand. C'est l'affaire Dreyfus qui le convainc de la nécessité de l'action politique. Il se lie à Jaurès, l'aide à imposer l'idée de l'unité socialiste, réalisée en 1905, et lui apporte son concours pour la fondation de l'Humanité. Après l'assassinat de Jaurès (1914), Blum rédige un programme pour le parti socialiste, qui est ratifié en 1919 par le congrès national. La même année, il est élu député de la Seine.

Léon Blum déclare au congrès de Tours en 1920: "La conquête révolutionnaire du pouvoir, qui est notre but, c'est la prise de l'autorité centrale par n'importe quel moyen. Il n'y a pas un seul socialiste qui puisse se laisser enfermer dans la légalité." Mais, en réalité, Léon Blum, d'une extrême sensibilité, esthète, un peu distant, est peu fait pour être un leader politique. Au demeurant, il représente la tendance centriste, opposée au socialisme léniniste, auquel il reproche de violer la démocratie, de diviser le mouvement socialiste international et de méconnaître le pacifisme en acceptant le caractère fatal des guerres impérialistes. Au congrès de Tours, il se résigne à la rupture lorsque la majorité communiste l'emporte. Il reconstruit alors "la vieille maison" et fonde le Populaire, dans lequel, désormais, il écrira quotidiennement.

Après la victoire du Cartel des gauches en 1924, Blum s'opposera à la participation de la SFIO ( Section française de l'Internationale ouvrière) à tout gouvernement. Il élabore une savante distinction entre la "conquête du pouvoir", qui est le seul acte révolutionnaire parce qu'elle vise à la destruction du régime capitaliste, et l'"exercice du pouvoir", qui est la gestion par les socialistes, pour des raisons exceptionnelles et des objectifs limités, de l'ordre légal, afin "d'accélérer le rythme de l'évolution capitaliste qui conduit à la révolution".

La victoire du Front Populaire
Après s'être violemment opposé à la politique de déflation de Paul Reynaud, Blum est porté au pouvoir par la victoire du Front populaire de 1936. Il aborde cette expérience avec un mélange d'espoir et d'appréhension, considérant qu'il ne peut faire autre chose que "préparer l'avènement d'un régime social qu'il n'est pas encore dans le pouvoir des socialistes de réaliser" (31 mai 1936).

L'œuvre accomplie par son gouvernement est cependant très importante. En dix semaines, il fait voter les dix lois qu'il s'était engagé à faire aboutir, dont la loi sur les congés payés et la loi sur la semaine de 40 heures. Les difficultés financières s'amplifient et il démissionne, le Sénat lui refusant les pleins pouvoirs. Celui qui, en 1920, refusait la légalité, l'accepte; de plus, il n'a pas soutenu directement et ouvertement les révolutionnaires espagnols (il fera l'analyse de cette erreur politique dans À l'échelle humaine, 1945).

Arrêté par le gouvernement de Vichy, emprisonné à Riom puis au fort du Portalet, Léon Blum fut déporté par les Allemands de 1943 à 1945; il reprendra, à la Libération, ses articles quotidiens dans le Populaire. Après une mission en 1946 aux États-Unis, où il négocie le plan de l'aide américaine au relèvement français, il est nommé chef du gouvernement provisoire, en attendant l'élection du premier président de la IVe République, Vincent Auriol. Désigné en novembre 1947 pour former le gouvernement, il n'obtient pas l'investiture de l'Assemblée nationale.
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Dernière édition par Garrabos le Lun Avr 05, 2010 6:44 pm; édité 1 fois
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Nassau
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MessagePosté le: Lun Avr 05, 2010 2:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Staline, Joseph
Homme d'État
(Gori - Géorgie, 21 décembre 1879 || Moscou - Russie, 5 mars 1953)

Son vrai nom Joseph Vissarionovich Djougachvili qu'il changea en 1912 en prenant le pseudo de Jospeh Staline qui veut dire "Homme d'acier".

Maître incontesté de l'Union soviétique, de 1929 à sa mort, Staline est l'un des personnages emblématiques du XXe siècle. Il symbolise à la fois la lutte du peuple soviétique contre le nazisme et apparaît en même temps comme le créateur d'un régime totalitaire qui n'avait rien à envier, en matière d'inhumanité, à celui mis en place par Hitler. Quon le considère comme l'héritier de la révolution d'Octobre ou, au contraire, comme son fossoyeur, Staline fut à la fois l'un des hommes les plus adulés et les plus méprisés de son époque.

L'ascension
Iossif Vissarionovitch Djougachvili est né le 21 décembre 1879 à Gori, un gros bourg de Géorgie; il est le fils unique d'un paysan qui exerçait en même temps le métier de cordonnier. Il restera profondément marqué par son enfance très rude, du fait, surtout, de la brutalité de son père, Vissarion, qu'il perd à l'âge de onze ans. Sa mère, Ekaterina, une ancienne serve, travaille durement pour lui assurer des études; elle le destine à la prêtrise, l'une des rares voies de promotion sociale dont puisse alors rêver une famille aussi pauvre en Géorgie.

Le militant caucasien
«Sosso», ainsi que le surnomment ses proches, fréquente une école paroissiale jusqu'à l'âge de quatorze ans, puis entre au séminaire de Tiflis en 1893, ce qui le coupe de son milieu d'origine. Ses études coïncident avec une période d'expansion de la propagande révolutionnaire dans l'Empire russe. Djougachvili apprend le russe, paraît influencé par le nationalisme géorgien, ce qui lui vaut son premier pseudonyme, «Koba», du nom d'un héros de roman nationaliste. Son choix du marxisme date au moins de 1898, année de la création du parti ouvrier social‑démocrate de Russie (POSDR). Koba, qui participe à un cercle de lecture socialiste, est retiré du séminaire l'année suivante par sa mère – selon ses biographes officiels, il fut exclu du fait de ses lectures scientifiques et sociales. Il devient alors un «révolutionnaire professionnel». Ses premières années de travail politique sont cependant obscurcies par l'extrême rareté des documents le concernant durant cette période.

Jusqu'en 1910, le champ de ses activités se limite à la Transcaucasie, qu'il ne quitte que pendant des périodes d'emprisonnement et d'exil, suivies d'évasions, ou pour assister à des réunions et à des congrès du POSDR. Il fait ses premières armes dans les milieux ouvriers de Tiflis – qu'il quitte brusquement en 1901, sans doute exclu par ses propres camarades social‑démocrates qui lui reprochent de calomnier le dirigeant local –, puis à Batoum, un port de la mer Noire par où transitait le pétrole de Bakou – là, il est arrêté et condamné à trois ans d'exil administratif en Sibérie –, et enfin à Bakou, dont il fait, avec Chaoumian (le «Lénine du Caucase»), le centre des activités bolcheviques dans la région, activités fortement stimulées par la révolution de 1905. Cependant, Koba se heurte à Chaoumian et cherche à l'évincer, au point que ses camarades le soupçonnent de l'avoir dénoncé à la police – dès cette époque, le caractère du futur Staline est marqué par sa brutalité et sa facilité à s'emporter. Arrêté en mars 1910, il est emprisonné puis condamné à cinq ans d'exil. Mais il s'évade au printemps de 1911 et se rend à Saint‑Pétersbourg (URSS) où il est de nouveau arrêté en septembre. Dans les controverses qui agitent le POSDR, Koba choisit la fraction bolchevique, sans doute en raison de son tempérament, de son fanatisme et de son sectarisme. Ce sont peut‑être ses violentes attaques contre les mencheviks qui lui valent d'être remarqué par Lénine, à moins que ce ne soit l'efficacité avec laquelle il remplissait ses tâches clandestines, et notamment les nombreuses «expropriations» qui servent alors à financer le parti, au grand scandale des mencheviks.

Le dirigeant du parti
En janvier–février 1912, la conférence du POSDR se tient à Prague (Tchécoslovaquie), mais Koba, qui cette fois n'a pu s'évader, n'y assiste pas. C'est cette conférence qui scelle la scission entre mencheviks et bolcheviques, et réorganise le comité central. Lénine estime imprudent d'y faire élire Koba, qui est absent et inconnu de la plupart des délégués, mais il use d'un droit de cooptation pourtant tombé en désuétude depuis les années 1905-1906 pour y introduire le Géorgien, qui se retrouve ainsi dirigeant sans jamais avoir été élu. Vers la mi‑mars, Koba s'évade et revient à Saint‑Pétersbourg (URSS), où il apporte son concours à la parution d'un journal bolchevik quotidien, la Pravda. Mais, alors qu'il se cachait chez le député Poletaïev, il est de nouveau arrêté en avril… et s'évade en septembre. Ses responsabilités le conduisent en 1913 à Vienne (Autriche), où il rédige son premier article signé du nom de Staline («l'homme d'acier»), le Marxisme et la question nationale, dans lequel, tout en défendant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, il présente une vision très centraliste du problème national dans l'Empire russe. Surtout, il donne une définition restrictive de la nation, qui, selon lui, ne peut exister sans territoire.

De retour à Saint‑Pétersbourg (URSS), Staline est chargé de maintenir les députés bolcheviques dans la ligne léniniste, mais en février, il est de nouveau arrêté sur dénonciation de Malinovski, député bolcheviques et, en même temps, agent de l'Okhrana, la police politique du tsar. Staline est exilé en Sibérie à Touroukhansk, d'où il ne s'évadera plus. C'est la révolution de février 1917 qui le ramène à Petrograd (avant 1914 = Saint-Pétersbourg), où il trouve le parti complètement désorganisé et coupé de ses dirigeants en exil. Avec Kamenev, il prend en main la Pravda et censure l'appel de Lénine à la prise du pouvoir; il préconise à l'inverse un rapprochement avec les mencheviks. Après le retour de Lénine en avril, il adopte la nouvelle ligne radicale de rupture avec le gouvernement provisoire, tout en gardant une attitude plus ou moins doctrinaire et toujours soucieuse de préserver l'unité du parti. En août, lors du VIe congrès du parti bolcheviques, Staline est confirmé comme membre du comité central; en octobre, à la veille de l'insurrection, il entre au Politburo – qui ne joue pas alors le rôle clé qu'il aura par la suite – ainsi qu'au comité militaire révolutionnaire chargé, sous les ordres de Trotski, de préparer la prise du pouvoir.

Staline, cependant, ne joue pas de rôle significatif dans les événements d'octobre 1917, se contentant de suivre Lénine sans enthousiasme. Il devient officiellement commissaire du peuple aux Nationalités dans le nouveau gouvernement. La première Constitution de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, adoptée en juillet 1918, esquisse une structure fédérale de l'ancien Empire russe, tandis que la sécession de certaines de ses anciennes composantes n'est admise que sous la pression des circonstances extérieures. En 1922, lorsque l'Ukraine, la Transcaucasie, le Turkestan et la Sibérie auront été reconquis, Staline proposera de les intégrer dans le moule existant (mais, sur l'insistance de Lénine, le traité de l'Union et la nouvelle Constitution, qui entrera en vigueur en 1924, placeront formellement ces «républiques socialistes soviétiques» sur un pied d'égalité avec la république de Russie).

La guerre civile
De 1918 à 1921, durant les années de la guerre civile, Staline se consacre presque exclusivement au comité central et aux tâches militaires; en effet, les dirigeants sur lesquels Lénine et Trotski peuvent compter sont très peu nombreux, et Staline a fait la preuve de son caractère inflexible. Les affaires militaires le propulsent au tout premier plan parmi les dirigeants communistes : membre du conseil du Travail et de la Défense, il est envoyé sur différents fronts, notamment au sud, où il se distingue par un autoritarisme, une méfiance et une violence extrêmes, à tel point que l'arbitrage de Lénine dans les conflits entre Trotski – chef de l'Armée rouge – et Staline est souvent nécessaire.

À Tsaritsyne, Staline s'entend avec Vorochilov pour contrecarrer les ordres de Trotski; il accumule les erreurs militaires, et met en Å“uvre une politique de répression impitoyable contre les socialistes‑révolutionnaires et les anarchistes. Staline écrit à Lénine: «Quant aux hystériques, soyez persuadé que notre main ne tremblera pas; avec les ennemis nous agirons en ennemis.» En octobre 1918, Trotski obtient cependant de Lénine le rappel de Staline à Moscou. En 1920, c'est l'armée d'Egorov, par son indiscipline, qui sera responsable de la défaite de l'Armée rouge en Pologne, et Staline, qui en était le commissaire politique, en sera rendu largement responsable par Trotski. C'est cependant au cours de cette période que Staline se constitue un groupe de fidèles, Caucasiens et Russes, qui l'accompagneront dans son ascension au pouvoir.

Au début de 1918, Staline s'oppose à Trotski et Lénine sur la question de la révolution en Europe, et notamment en Allemagne – Staline la juge improbable –, mais il se retrouve d'accord avec Lénine contre Trotski pour accepter la «paix infâme» de Brest‑Litovsk. Cependant, c'est dabord Trotski qui l'emporte au sein du comité central le 17 février, et il faut la reprise de l'offensive allemande le lendemain et l'effondrement de l'armée soviétique pour que, le 22 février, le comité central adopte la position défendue par Lénine et Staline, et renoue les pourparlers de paix.

Dès cette époque, c'est le comité central qui concentre tous les pouvoirs. En mars 1919, le VIIIe congrès du parti confirme Staline au comité central; la mort de Sverdlov laissait un vide en ce qui concernait les tâches administratives, et Staline parvient peu à peu à récupérer toutes les responsabilités du disparu. De plus, cinq membres sont chargés par le congrès de prendre toutes les décisions urgentes: Lénine, Trotski, Kamenev, Boukharine et Staline. Ainsi, le Politburo est nommément constitué et Staline en reste membre; il entre également à l'Orgburo, le secrétariat du comité central. Administrateur efficace, Staline remplace Molotov au poste de secrétaire général du parti communiste en avril 1922. Cette promotion consacre son ascension d'homme de l'appareil, puisqu'il était en outre commissaire à l'Inspection ouvrière et paysanne (Rabkrin), qui supervisait l'ensemble de la vie économique du pays. Tous ces postes le plaçaient au cœur de la nouvelle machinerie bureaucratique, qu'il contrôle de mieux en mieux, grâce au jeu des nominations.

Le successeur de Lénine
Lorsque se déclare la maladie de Lénine, fin mai 1922, Staline est déjà prêt à prendre sa succession. Il possède des atouts décisifs, notamment un esprit pratique et une réelle compréhension des mécanismes du pouvoir, à l'heure où ses rivaux, Trotski en tête, croient encore à la primauté de l'idée. Ni le tardif sursaut de Lénine, à partir de décembre 1922, ni les oppositions successives de l'élite bolchevique ne peuvent contrer l'ascension de Staline. Lénine, en effet, s'inquiète de la violence avec laquelle Staline, Dzerjinski et Ordjonikidze ont rétabli l'ordre en Géorgie, de la modification en cours du nom de Tsaritsyne en Stalingrad que Staline a suscitée, et surtout de son incompatibilité de caractère avec Trotski; il écrit, le 25 décembre 1922, dans une note connue sous le nom de "Testament de Lénine" : "Le camarade Staline, en devenant secrétaire général, a concentré dans ses mains un pouvoir immense et je ne suis pas convaincu qu'il puisse toujours en user avec suffisamment de prudence." Puis, quelques jours plus tard: "… je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue du camarade Staline par une supériorité, cest‑à‑dire qu'il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades…"

Jusqu'à la mort de Lénine, le 21 janvier 1924, les assauts de la "troïka" – Staline, Zinoviev et Kamenev – contre Trotski sont cependant relativement modérés. D'autant que le pays est alors en crise: grande famine de 1921, chute de moitié des superficies cultivées entre 1913 et 1922, chute de la production industrielle… Les attaques portent sur la politique économique mais aussi sur les conceptions plus générales du bolchevisme : Staline justifie sa politique de répression menée au Caucase, attaque Trotski qu'il accuse de mener une activité fractionnelle au sein du parti, d'avoir des vues économiques erronées, et critique ses Leçons d'Octobre parues en octobre 1924. Il parvient peu à peu à l'isoler, en envoyant ses partisans à l'étranger (Rakovski, Krestinski…) ou dans des régions reculées de l'URSS, ou en les démettant simplement de leurs fonctions; Trotski, condamné par une résolution du comité central de janvier 1925, n'intervient pas en faveur de Kamenev et de Zinoviev, attaqués par Staline lors du XIVe congrès du parti en octobre 1925, mais accepte de s'allier à eux l'année suivante, ce qui n'empêche pas Staline de l'emporter: Trotski et Zinoviev sont exclus du parti le 15 novembre 1927, et leurs partisans ainsi que ceux de Sapronov le sont lors du XVe congrès du Parti, le 18 décembre 1928. Tout en jouant à certains moments la modération, Staline met ses opposants dans la position d'"aventuristes", de destructeurs de la cohésion du parti, dont il se présente comme le seul garant. Son entreprise est facilitée par le fait que ses opposants eux-mêmes renoncent à utiliser toutes les armes à leur disposition; ainsi, Trotski et Kroupskaïa vont jusqu'à nier l'existence du "Testament" de Lénine au nom de l'unité du Parti. En même temps, dans ses articles, réunis plus tard sous les titres de Questions du léninisme et De l'opposition, Staline se fait le gardien d'une prétendue orthodoxie léniniste – en contradiction formelle, cependant, avec les conceptions de Lénine, sur des points aussi importants que la construction du socialisme dans un seul pays, où il s'oppose nettement à l'internationalisme prôné par Lénine.

Le pouvoir
C'est au cours des années 1930 que ce qu'on appellera bientôt «le stalinisme» voit le jour. Il s'agit de la conjugaison du pouvoir absolu de Staline, d'une série de bouleversements sociaux qui transforment le visage du pays et d'une modification profonde des mentalités et des modèles politiques de l'élite communiste, qui coupe définitivement le bolchevisme de ses racines sociales‑démocrates européennes.

Grand Tournant et Grande Terreur
Le "système" stalinien naît véritablement après le Grand Tournant, annoncé par Staline en novembre 1929 et achevé en 1932-1933, qui chasse du pouvoir les derniers compagnons de Lénine (Boukharine et l'"opposition de droite"); il s'agit dabord de la collectivisation ou plutôt de l'étatisation de l'agriculture, véritable révolution qui se solde par une catastrophe économique et sociale mais qui assure au pouvoir un certain contrôle des campagnes. Il s'agit, en même temps, de l'industrialisation du pays à marche forcée, accompagnée d'une disparition de toute la sphère privée, puis de l'embrigadement, voire de l'asservissement, des classes laborieuses. Un mode de gestion économique volontariste se met en place, renouant avec les méthodes de la guerre civile et se fondant sur une mobilisation permanente et une fuite en avant: les objectifs initiaux du premier plan quinquennal sont doublés, triplés, quintuplés selon les branches. La course à la production se traduit aussi par les mouvements de "compétition socialiste" : travailleurs de choc à partir de 1929, puis Stakhanovisme à partir de 1935.

Sur le plan politique, le monolithisme du parti communiste devient total après la chute de Boukharine. Avec la vague de terreur qui se déclenche après l'assassinat de Kirov le 1er décembre 1934 et qui se prolonge jusqu'en 1938 (poursuivant, ensuite, un cours endémique), la dictature stalinienne prend un tour paroxystique et fait planer une menace permanente, même sur les fidèles du secrétaire général. Cent dix‑sept exécutions capitales sont immédiatement ordonnées à la suite de cet attentat, et, en 1937, Staline «révélera» que le principal assassin de Kirov était en fait Iagoda, pourtant l'un de ses plus proches collaborateurs et l'instrument de sa politique terroriste en tant que dirigeant de la Guépéou. La purge frappe avant tout les responsables du parti, dont Staline soupçonne, apparemment non sans raisons, un certain mécontentement devant les résultats de sa politique, puis elle s'étend rapidement à des centaines de milliers de cadres dans les domaines administratif, militaire, économique, culturel. Les grands procès de Moscou de 1936-1938 – dont des prototypes plus modestes, appliqués à des intellectuels et à des mencheviks, furent déjà organisés au début des années 1930 – sont de sinistres mises en scène au cours desquelles les anciens dirigeants bolcheviques confessent les pires crimes, et notamment l'espionnage au profit de l'«impérialisme» étranger. Ces années de terreur couvrent le pays d'un vaste réseau pénitentiaire et consacrent la prééminence de la police politique sur le parti. Ces violences policières et les déportations dans les goulag firent plusieurs millions de victimes.

Ces convulsions du régime s'accompagnent du culte de Staline. Identifié aux réalisations géantes de l'industrialisation, il avait été glorifié dès son cinquantième anniversaire, en 1929. Au XIVe congrès du parti, dit "des vainqueurs", en février 1934, Staline était devenu, dans la description de Kirov, "le plus grand homme de tous les temps et de tous les pays". Cette déification atteint son apogée en 1936 – année de l'adoption de la nouvelle Constitution soviétique, dite "stalinienne" –, puis lors du soixantième et du soixante‑dixième anniversaire de Staline.

Le Komintern
Staline avait été l'un des huit délégués du Parti lors de la fondation de l'Internationale communiste (Komintern), du 2 au 6 mars 1919. Plutôt effacé jusqu'à la mort de Lénine, sans doute en partie du fait de son ignorance des questions extérieures, il finit par y jouer un rôle prépondérant. Il conseille, avec Radek et contre Trotski et Zinoviev, de modérer les Allemands lors des événements de 1923, ce qui contribua sans doute à l'échec de cette révolution, et ce qui l'entraîna à prôner désormais la "construction du socialisme dans un seul pays". Staline élimine Zinoviev de la direction du Komintern dès octobre 1926. Malgré ses erreurs successives – soutien en Chine de Jiang Jieshi qui massacre des milliers de communistes, imposition de la ligne d'opposition aux "social‑fascistes" (les socialistes) symbolisée en Allemagne par Thälmann jusqu'à la victoire des nazis, et en France par Thorez jusqu'en juin 1934, non‑assistance aux républicains lors de la première phase de la guerre civile espagnole, puis "épuration" des milieux communistes espagnols et notamment du POUM… –, Staline dicte au Komintern, jusqu'à sa dissolution en 1943, ses conceptions politiques et ses méthodes policières à des hommes d'appareil qui lui sont entièrement dévoués, ce qui contribue à la perte totale de crédibilité de cette organisation.

Le nouvel autocrate
La Seconde Guerre mondiale faillit dabord provoquer l'effondrement du régime stalinien, pour lui apporter finalement un second souffle et une puissance accrue.

En août 1939, Staline, qui recherchait l'entente avec l'Allemagne nazie, négocie personnellement avec les représentants de Hitler un pacte de non‑agression qui consacre le partage de l'Europe de l'Est. Bien que très attaché à cette entente, Staline prend des mesures qui pourraient traduire une certaine défiance à l'égard de son récent allié. En mai 1941, notamment, il devient chef du gouvernement. Mais l'attaque allemande, en juin, révèle l'impréparation des forces soviétiques. Staline prend le commandement du Conseil de la défense nationale, puis des forces armées; après une première période de désarroi, il assure la direction effective du pays et parvient à le mobiliser. Son image sort grandie de la défense de Moscou, en octobre 1941, lors de laquelle il prononce un discours qui en appelle ouvertement aux sentiments patriotiques de ses sujets. Les succès militaires soviétiques lui permettent de s'attribuer une stature de grand capitaine. En 1943 il se fait maréchal, en 1945 généralissime.

À Téhéran (Iran) en 1943 , Yalta (Ukraine) et Potsdam (Allemagne) en 1945, Staline obtient de la Grande‑Bretagne et des États‑Unis la confirmation de ses acquisitions de 1939-1940, ainsi que l'abandon de l'Europe orientale à l'hégémonie soviétique; il déclare alors la guerre au Japon (1945).

Après la victoire, Staline impose la domination soviétique sur la majeure partie de l'Europe de l'Est. Sans se désintéresser des partis communistes étrangers, il subordonne encore plus qu'auparavant toute visée internationaliste aux intérêts soviétiques. Il crée alors le Kominform (1947), imposant aux partis communistes (notamment après la rupture avec Tito en 1949) le soutien inconditionnel de la politique soviétique et l'adoption du dogmatisme diffusé par Jdanov. La dernière période le voit régner sans partage sur ce nouvel empire, dans un style ouvertement autocratique, et le congrès du parti n'est plus réuni avant 1952.

Sur le plan idéologique, le régime devient de plus en plus nationaliste russe et xénophobe, ce qui prend entre autres la forme d'une campagne contre le "cosmopolitisme" à partir de 1948. En janvier 1953, l'"affaire des blouses blanches", prétendu complot monté par des médecins juifs, doit donner le signal à la fois d'une vaste purge et d'une répression antisémite. Peut‑être l'affaire est-elle fabriquée de toutes pièces, ou, plus probablement, correspond-elle au complot dirigé par Beria, Khrouchtchev et Molotov qui cherchent à écarter Staline, y compris en l'assassinant. La mort de Staline, que certains croient suspecte et qui survient le 5 mars, interrompt en tout cas l'engrenage d'une nouvelle purge.

Le culte de la personnalité dont Staline avait fait l'objet fut condamné lors du XXe congrès du parti communiste d'Union soviétique. Dans la nuit du 24 au 25 février 1956, lors d'une séance tenue à huis clos, Khrouchtchev présenta un rapport secret, où il déclare: "Le but du présent rapport n'est pas de procéder à une critique approfondie de la vie de Staline et de ses activités. […] Ce qui nous intéresse, c'est de savoir comment le culte de la personne de Staline n'a cessé de croître, comment ce culte devint, à un moment précis, la source de toute une série de perversions graves et sans cesse plus sérieuses des principes du Parti, de la démocratie du Parti, de la légalité révolutionnaire." Le rapport s'appuie sur des documents de Lénine et de sa femme, Kroupskaïa, mettant en évidence la grossièreté de Staline, puis montre les méthodes de lutte que ce dernier employait contre les opposants à travers le NKVD, critique son rôle durant la Seconde Guerre mondiale, et enfin illustre sa paranoïa à travers le complot des blouses blanches. Le but de Khrouchtchev est de montrer que les succès obtenus par l'URSS sont dus pour l'essentiel au Parti, et non à son défunt dirigeant. Le rapport secret est donc plus une dénonciation de Staline seul que des méthodes qu'il mit en œuvre, et c'est pourquoi la déstalinisation amorcée lors du XXe congrès s'est révélée fort incomplète, comme devaient le montrer les événements de Berlin ou de Prague quelques années plus tard.
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Nassau
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MessagePosté le: Lun Avr 05, 2010 2:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant


Joukov, Georgi Konstantinovich
Maréchal et homme politique
(Strelkovka - URSS, 1 décembre 1896 || Moscou - URSS, 18 juin 1974)

Jeunesse
Né dans une famille de paysans à Strelkovka, province de Kalouga, il est d'abord apprenti fourreur à Moscou.

Première Guerre mondiale
En 1915, il est enrôlé comme soldat dans le régiment de dragons de Novgorod, décoré la Croix de Saint Georges à deux reprises, il est promu au rang de sous-officier pour sa bravoure au combat.

L'ascension
Il rejoint le parti communiste après la révolution d'octobre, où son origine modeste devient un atout. Après une guérison du typhus, il se bat lors de la guerre civile, recevant l'ordre de la bannière rouge pour avoir maîtrisé une révolte paysanne.
Remarqué pour sa minutie, sa discipline et sa rigueur, il obtient rapidement de l'avancement : en 1923 il commande un régiment, et en 1930, une brigade. En 1931, il obtient son diplôme à l'académie militaire de Frunze.
Fervent partisan des nouvelles manières de combattre avec des chars, il survit aux massives et sinistres grandes purges de la direction de l'armée mises en place par Staline dans les années 1930, peut-être parce qu'il quitta l'environnement dangereux de Moscou, d'abord comme observateur pendant la guerre d'Espagne, puis pour le commandement du premier corps d'armée soviétique mongol.
Lorsque l'armée du Kwantung, État vassal du Japon, provoque sur la frontière entre la Mongolie et la Mandchourie, une série de graves incidents de 1938 à 1940, dans une sorte de guerre non déclarée où les Japonais veulent tester la volonté des Soviétiques de défendre leur territoire, avec 80 000 hommes, 180 tanks et 450 avions pour l'armée d'invasion, le général Joukov se retrouve chargé de mener la contre-offensive.
Après sa demande du 15 août 1939, il reçoit des renforts substantiels, composés de troupes aguerries lors des opérations contre les indigènes sibériens, au début de la décennie. Ils sont de plus abondamment pourvus en matériel moderne, acheminé par la voie ferrée vitale du Transsibérien. Il peut provoquer la décisive bataille de Halhin Gol, le 20 août, pendant laquelle il fait mener une attaque frontale conventionnelle par son infanterie et les troupes mongoles, gardant en réserve deux brigades de chars, équipées de chars rapides du type Char BT-5. Une fois l'ennemi bien accroché, il fait exécuter par ces troupes rapides un enveloppement par les deux ailes. Supportés par l'artillerie motorisée et l'infanterie, les deux groupes de bataille mobiles encerclent la 6e armée japonaise et capturent les dépôts de ravitaillement japonais. En quelques jours les troupes japonaises sont contraintes à la fuite, abandonnant de nombreux prisonniers et la majeure partie de leur matériel. Cette bataille est considérée par les Russes comme une revanche de la débâcle de 1905 et Joukov est récompensé par le titre de Héros de l'Union soviétique. Il participe ensuite à la Guerre d'Hiver contre la Finlande.

Seconde Guerre mondiale
Promu au grade de général en 1940, il est brièvement chef de la STAVKA, avant qu'un désaccord avec Staline le fasse remplacer en juin par le maréchal Boris Chapochnikov, lui-même cédant la place à Alexandre Vasilevsky en novembre.
Il est d'abord envoyé au secours de Vorochilov qui organise la défense de Leningrad, en voie d'encerclement par les troupes allemandes et finnoises. Mais, en octobre 1941, il est rappelé pour remplacer Semyon Timochenko, à la tête du front central et diriger la défense de Moscou. Il organise le rapatriement des troupes d'Extrême-Orient, suite à l'assurance de la non-intervention japonaise. Ce travail logistique — considéré par certains comme sa plus grande réalisation — lui permet de créer une réserve stratégique composée de troupes d'élite. Il lance la contre-attaque au début décembre, évitant ainsi la chute de la ville qui semblait inéluctable.

En 1942 il est fait délégué du commandant en chef et envoyé sur le front méridional pour sauver Stalingrad, supervisant la capture de la sixième armée allemande en 1943 au prix d'un million de victimes. Il y imposait une discipline de fer. On raconte même que, lors d'une revue des troupes, il logeait une balle dans la tête d'un homme sur 10. En janvier 1943 il organise le ravitaillement de Leningrad à travers le blocus allemand. Il cède au général Vatutine le commandement pendant la bataille de Koursk. Après l'échec du maréchal Vorochilov, il brise le siège de Leningrad en janvier 1944, puis il mène l'offensive soviétique Bagration de 1944, qui libère la quasi-totalité de la Biélorussie.

Il participe à l'assaut final sur l'Allemagne en 1945, capturant Berlin en avril, à la tête du premier front de Biélorussie. C'est lui qui reçoit la capitulation de l'Allemagne, pour l'URSS. Il passe alors aux commandes des trois fronts d'Extrême-Orient, pour lancer l'offensive d'août 1945, contre le Japon en Mandchourie, l'opération « tempête d'août », impliquant 1,5 million d'hommes et 5 000 chars, qui s'arrête au bout d'une semaine, suite au bombardement atomique de Hiroshima et de Nagasaki, rapidement suivi par la reddition japonaise.

L'après-guerre
Il devient le premier gouverneur de la zone d'occupation soviétique de l'Allemagne. Cependant, trop populaire aux yeux de Staline, il est rétrogradé en 1947 pour commander le district militaire d'Odessa. Après la mort de Staline, en 1953, il devient délégué du ministre de la Défense puis ministre. Il appuie Nikita Khrouchtchev en 1957, et en juin de cette même année, il est fait membre complet du Comité central. Précisément quatre mois plus tard, il est relevé de son ministère et sorti du comité central par Khrouchtchev.
Ce n'est qu'après le départ de celui-ci en 1964 qu'il apparaît de nouveau en public. Léonid Brejnev et Alexeï Kossyguine font revenir Joukov dans les faveurs des hauts responsables soviétiques, mais sans aucun réel pouvoir. Jusqu'à sa mort, en 1974, il est considéré comme un personnage important au sein de la population soviétique. Il est incinéré avec les honneurs militaires. En 1995, pour la commémoration de son 100e anniversaire, la Fédération de Russie crée l'Ordre Joukov et la Médaille Joukov.
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Garrabos



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MessagePosté le: Lun Avr 05, 2010 6:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Roosevelt, Franklin Delano

Président des Etats-Unis.
( Hyde Park / New York - États-Unis, 30 janvier 1882 || Warm Spings / Géorgie - Etats-Unis, 12 avril 1945)

Roosevelt Biographies
Franklin Delano Roosevelt naît le 30 janvier 1882 à Hyde Park, dans l'État de New York. Son père, James Roosevelt, est un riche entrepreneur appartenant à une famille aristocratique d'origine hollandaise et sa mère, Sara Delano, est issue d'une riche famille aristocratique d'origine française (Delanoye ou Delanoë devenu Delano). Fils unique, Franklin est élevé par sa mère avec l'aide de précepteurs privés, et leur maison de vacances sur l'île de Campobello situé au Canada, pays voisin et ami des États-Unis, sur la côte nord-est atlantique. Ce n'est qu'à quatorze ans qu'il sort du cocon familial pour entrer dans un établissement privé et élitiste, Groton College, où il ne sera jamais vraiment populaire, car peu doué pour les études ou l'athlétisme. Il entre ensuite à l'université de Harvard où il se fait surtout remarquer en tant qu'éditeur du journal des élèves, le Crimson. Il s'inscrit au Parti démocrate tout en admirant le parcours politique de Theodore Roosevelt, un lointain cousin, qui devient président républicain en 1901. En 1905, il épouse Anna Eleanor Roosevelt, une autre cousine lointaine avec qui il aura six enfants, dont un mort en bas âge.

Débuts politiques
F.D. Roosevelt s'inscrit au barreau de l'État de New York, mais il n'aime pas particulièrement ce métier et se tourne vers la politique à la première occasion. Il est élu au Sénat de son État en 1908, puis en 1912 quand le président démocrate Woodrow Wilson le nomme secrétaire adjoint de la Marine. Le parallèle avec la carrière de Théodore Roosevelt qui avait tenu le même poste dans le gouvernement de McKinley commence à apparaître. En tant que responsable de la Marine, Roosevelt est partisan de l'accroissement des forces navales et de l'entrée en guerre des États-Unis dans le conflit qui fait rage en Europe (Première Guerre mondiale).

À peine élu, F.D. Roosevelt se distingue par ses idées avancées sur les préoccupations écologiques et sur le thème du travail. Deux concepts forts, outre un remarquable pragmatisme, dominent son action publique. Tout d'abord l'idée qu'il est souvent nécessaire de substituer la liberté collective à la liberté individuelle (?), mais aussi sa grande méfiance envers l'idée de concurrence sans contrainte ("la coopération doit intervenir là où cesse la concurrence" et celle-ci "peut être utile jusqu'à une certaine limite, mais pas au-delà"). Les accusations de "socialiste", dans un sens péjoratif, ne manqueront pas d'être adressées à un homme politique dont les idées dans les années 1910 et 1920 ne sont guères en adéquation avec la pensée dominante. Il faut aussi noter sa grande tolérance sur les thèmes de l'immigration et de la religion, tolérance qui se manifeste par ses réserves sur la politique des quotas, dans les années vingt, sur la prohibition et sur les querelles internes au parti démocrate de l'époque entre juifs, catholiques et protestants.

La traversée du désert
En novembre 1919, la victoire des républicains met un terme provisoire à sa carrière politique, après une candidature malheureuse à la vice-présidence comme colistier de Fox. Il reprend alors son cabinet d'avocat sans grande conviction.

En août 1921, il est en vacances au Canada quand la maladie le frappe brutalement après une baignade imprudente. Il est atteint par la poliomyélite et restera partiellement paralysé pour le reste de sa vie. Sa jambe gauche est hors d'usage et il lui faudra réapprendre à marcher, à se lever, s'asseoir à l'aide de cannes et de dispositifs orthopédiques et aussi grâce à sa femme, sa fortune. Bien qu'il reste en contact avec le parti démocrate il lui faut attendre 1928, et une nette amélioration de son état de santé, pour reprendre toutes ses activités politiques.

En route vers la présidence
En 1929 il devient gouverneur démocrate de l'État de New York dans un contexte national plutôt favorable aux républicains puisque même le leader du parti, Alfred Smith, ancien gouverneur du New Jersey est battu. Cette victoire, d'une courte tête avec 24 000 voix d'avance sur 4,3 millions exprimées, permet à Roosevelt d'appliquer une politique progressiste assez novatrice. C'est ainsi qu'il réduit la durée du temps de travail pour les femmes et les enfants, lance un programme d'amélioration des hôpitaux, des prisons et renforce l'autorité publique. Il intervient aussi dans le domaine agricole en favorisant le reboisement et la prise de mesures de conservation du sol. Cette politique, surtout après le déclenchement de la crise économique de 1929, révèle toute son acuité devant l'absence de réaction à la crise du gouvernement d'Herbert Hoover à Washington.

La candidature

- Les adversaires démocrates
Il se présente comme candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 1932. Il l'emporte rapidement sur ses adversaires au sein du parti: Alfred Smith a été battu en 1928 et c'est un catholique, Albert Ritchie, le gouverneur du Maryland et W.H.Murray, celui de l'Oklahoma, sont des personnalités plus locales et moins crédibles. Seul le candidat de l'aile conservatrice du parti, John Nance Garner possède une plus grande envergure. Roosevelt a l'habileté d'en faire son colistier. Garner sera son vice-président jusqu'en 1941. Roosevelt reste confronté à l'hostilité non déguisée du président du parti, John Raskob, mais reçoit l'appui considérable, y compris financier, du milliardaire Henry Morgenthau.

- Le Brain Trust
En 1932, Roosevelt a complètement récupéré physiquement de sa maladie, si ce n'est l'usage de ses jambes, et n'hésite pas à se lancer dans une épuisante campagne électorale. De plus, il a mûri politiquement sous l'influence de certains conseillers ou mentors tels Louis Howe, l'un de ses associés, ou Joseph Daniels, son ministre de tutelle à la Marine. Il ne faut pas négliger non plus le rôle des conseillers du gouverneur qu'il est, tels Raymond Moley, Rexford Tugwell, Adolf Berle, tous trois chercheurs et universitaires, généralement de Columbia, pressentis par Samuel Rosenman le rédacteur des discours du candidat puis du président. Ces hommes, avec quelques autres, dont Bernard Baruch, un financier ancien chef du War Industries Board durant la Première Guerre mondiale, ou Harry Hopkins, amateur de jeu, de femmes, mais aussi confident de Roosevelt vont constituer le Brain Trust (conseil des cerveaux) qui conseille le président.

- Le caractère
Les traits principaux du caractère de Roosevelt se révèlent déjà à cette époque. Son optimisme, renforcé par la gravité de sa maladie et sa volonté de s'en remettre, son exigence vis-à-vis de lui-même, mais aussi de ses collaborateurs. C'est un intuitif et un charmeur, doué pour la communication et capable d' éloquence, moins en meeting qu'en petits comités d'où l'incontestable succès de ses causeries "au coin du feu" (fireside chat) auprès des Américains. C'est aussi un calculateur capable de ne pas s'embarrasser de trop de sentiments pour parvenir à ses résultats, souvent égoïste et imbu de son autorité. Selon son Secrétaire d'État à l'Intérieur, Harold Ickes : "Vous êtes quelqu'un de merveilleux, mais vous êtes un homme avec lequel il est difficile de travailler.(…) Vous ne parlez jamais franchement même avec les gens qui vous sont dévoués et dont vous connaissez la loyauté."

- 1932
8 novembre : Roosevelt remporte l’élection présidentielle en battant très largement son adversaire, le président sortant Herbert Hoover ; le Collège électoral lui est favorable dans 42 États sur 48. La crise économique, en cette fin d’année, 13 millions d’Américains sont au chômage, contre laquelle l'action de Hoover a semblé insuffisante, la promesse d'une nouvelle redistribution des richesses (New Deal), expression utilisée par Roosevelt pour la première fois, le 2 juillet 1932 à la convention du parti démocrate, ont joué en faveur du gouverneur de l'État de New York.

Le résultat des élections : Franklin D. Roosevelt - démocrate 57,4 % (22 825 016) des voix et Herbert C. Hoover - républicain 39,6 % (15 758 397) des voix.

Présidence

- 1933

6 février : Le Congrès adopte le 20e amendement à la Constitution qui fait passer la date du début du mandat présidentiel du 4 mars au 20 janvier. Il ne s’écoule donc plus que deux mois entre l’élection présidentielle et celle de l’installation du nouveau président.

15 février : Giuseppe Zangara tente d’assassiner Roosevelt, qui n’est pas encore officiellement président, alors qu’il prononce un discours à Miami, Floride. Zangara est un anarchiste d’origine italienne dont les motivations sont d’ordre personnel. Il sera rapidement condamné à 80 ans de réclusion, puis à la peine de mort, car le maire de Miami meurt des blessures reçues pendant l’attentat. Il est exécuté le 20 mars, soit à peine un mois après le crime.

4 mars : Roosevelt devient le 32e président des États-Unis. Son gouvernement comprend, pour la première fois, une femme, Frances Perkins, au poste de ministre du Travail.

5 mars : Roosevelt ordonne la fermeture des banques pour une durée de quatre jours afin d’enrayer la panique causée par les faillites.

9 mars – 16 juin : Le Congrès vote pendant ces 100 jours la plupart des lois qui formeront le programme de la nouvelle répartition (New deal) des richesses. Les banques solvables peuvent de nouveau ouvrir ce qui met un terme à la panique économique et le gouvernement met en place deux agences pour gérer les travaux publics (4 millions d’emplois créés) et la stabilité de l’économie.

12 mars : Roosevelt donne la première de ses entrevues radiophoniques "au coin du feu". Il en donnera trente pendant sa présidence.

31 mars : Création du Corps des écologistes qui donne du travail à 250 000 jeunes en replantant les forêts nationales.

19 avril : Les États-Unis abandonnent l’étalon-or, ce qui donne un coup de fouet à l’économie.

12 mai : Passage de la loi sur "l’aide fédérale d’urgence" permettant d’accorder des subventions aux États pour leurs programmes d’assistance aux plus démunis et de la loi sur le "contrôle de l’agriculture" permettant de limiter la production, d’augmenter les prix et d’aider les fermiers en détresse.

18 mai : Passage de la loi sur "la vallée du Tennessee" pour lutter contre les inondations et permettre l’électrification des sept états de la vallée. La critique attaquera ce projet "socialiste" que d’autres considéreront comme un modèle de réalisation sociale.

13 octobre : Le gouvernement des États-Unis annonce son retrait de la Ligue des nations.

16 novembre : Établissement des relations diplomatiques avec l’URSS.

5 décembre : La ratification du 21e amendement par l’Utah met fin à la Prohibition.

- 1934

24 mars : Le Congrès vote la transition vers l’indépendance des Philippines qui ne sera effective que le 4 juillet 1946.

29 mai : Les États-Unis abandonnent le protectorat sur Cuba issu de la Guerre contre l’Espagne en 1903.

- 1935

4 janvier : Au cours de son allocution annuelle devant le Congrès sur "la situation de l’Union", Roosevelt annonce le lancement de la deuxième partie de son programme de nouvelle redistribution des richesses (New Deal). Il prépare des réformes de fond sur la sécurité sociale, l’assurance maladie, le chômage, etc. destinées à remplacer les mesures d’urgence qu’il a mise en place au début de son programme.

27 mai : La Cour suprême déclare l’inconstitutionnalité de l’une des lois du New Deal, donnant au gouvernement fédéral des pouvoirs sur les industriels. C’est un premier échec pour Roosevelt, mais aussi pour le gouvernement fédéral face aux États et aux intérêts individuels.

5 juillet : Signature de la loi autorisant les syndicats à représenter collectivement les salariés.

14 août : Signature de la loi sur la retraite à 65 ans, l’assurance chômage et extension de la sécurité sociale.

31 août : Signature de la loi sur la neutralité des États-Unis entre les pays en guerre. Ils s’interdisent de livrer directement des armes aux belligérants, mais autorisent ces derniers à venir s’approvisionner d’où le surnom "Cash 'n' Carry" qui lui sera donné ‘loi payé – emporté’. Elle sera appliquée à la guerre entre l’Italie et l’Éthiopie, puis à la guerre civile en Espagne. Le président était "interventionniste", alors que le Congrès était '"isolationniste". Ce qui le poussa à déclarer : "Les États-Unis sont neutres, mais personne n'oblige les citoyens à être neutres", ce qui a donné des volontaires en Espagne dans le bataillon "Abraham Lincoln", d'autres en Chine de l'AVG (American Volunteers Group) qui formaient les "tigres volants de Claire Chennault et plus tard les volontaires de la Eagle Squadron au sein de la RAF.

Les procès de l'histoire ont montré que le Président eût poussé le Japon à la guerre par l'embargo sur les métaux et les produits pétroliers, qu'il eût connu les préparatifs et la date de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor et qu'il eût laissé faire pour faire basculer la population et le Congrès vers l'interventionnisme. Ce fut l'Allemagne nazie qui déclara la guerre. Au travers du Chef de la Marine, indirectement et par son état-major, il fit sortir tous les porte-avions, laissant au port les autres bateaux afin de faire croire aux Japonais à la surprise. La guerre du Pacifique se fit essentiellement par l'intermédiaire des porte-avions (?).

- 1936

3 novembre : Après quatre ans de présidence, l'économie reste faible et 8 millions d'Américains sont toujours au chômage. Roosevelt est confronté à un candidat républicain sans réelle envergure, Alfred Landon, et il réussit à réunir sous sa bannière l'ensemble des forces opposées "aux financiers, aux banquiers et aux spéculateurs imprudents". Cet ensemble électoral multiethnique, multireligieux essentiellement urbain deviendra et est toujours le réservoir de voix du Parti démocrate. Roosevelt est réélu pour un deuxième mandat. Sa victoire écrasante contredit tous les sondages et les prévisions de la presse. Elle indique un fort soutien populaire à sa politique de nouvelle redistribution des richesses '(New Deal)' et se traduit par une majorité démocrate dans les deux Chambres du Congrès.

Le résultat des élections : Franklin D. Roosevelt - démocrate 60,8 % (27 747 636) des voix et Alfred M. Landon - républicain 36,5 % (16 679 543) des voix.

- 1938

3 janvier : Au cours de son allocution annuelle devant le Congrès sur "la situation de l’Union", Roosevelt annonce la poursuite de sa politique économique, mais aussi le lancement d’un important programme d’armement, en particulier au profit de la Marine.

26 mai : Création d’une Commission parlementaire pour enquêter sur les activités antipatriotiques. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’extrême droite et l’extrême gauche.

14 novembre : Les États-Unis rappellent leur ambassadeur en Allemagne, mettant de facto fin aux relations diplomatiques. L’Allemagne rappelle son ambassadeur quelques jours plus tard.

- 1939

14-26 juillet : Roosevelt engage des pourparlers pour renforcer les liens avec le Royaume-Uni. Il demande au Congrès l’annulation de la loi de neutralité.

3 septembre : Alors que la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne, les États-Unis réaffirment leur neutralité.

18 octobre : ils interdisent l’accès de leurs ports aux sous-marins des belligérants.

4 novembre : le Congrès vote la loi de neutralité qui reprend les termes des précédentes, mais permet en fait d’apporter une aide discrète au Royaume-Uni et à la France.

- 1940

28 juin : Le Congrès adopte une loi permettant le fichage des étrangers et interdit toute menée tendant à renverser le gouvernement. (Ces lois sont toujours d’actualité et ont été renforcées après les évènements du 11 septembre 2001).

Juin – juillet : Le parti démocrate investit Roosevelt pour être candidat à un troisième mandat présidentiel, fait sans précédent. Son adversaire républicain soutient la même politique et aura beaucoup de mal à convaincre les Américains de changer de pilote en pleine action.

16 septembre : Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, le service militaire obligatoire en temps de paix est instauré.

5 novembre : Roosevelt décide de se représenter pour un troisième mandat, malgré la limitation implicite à deux établie par George Washington, le premier président. Le candidat républicain, Wendell Willkie, est un ancien membre du Parti démocrate qui avait auparavant soutenu Roosevelt. Sa plate-forme électorale n'est pas véritablement différente de celle de ce dernier et, la dégradation de la situation internationale aidant, F.D. Roosevelt est réélu dans des conditions légèrement moins favorables qu'en 1936. La victoire démontre que les Américains continuent à soutenir sa politique, même si la marge s’est rétrécie à 55 %.

Le résultat des élections : Franklin D. Roosevelt - démocrate 54,7 % (27 263 448) des voix et Wendell L. Willkie - républicain 44,8 % (22 336 260) des voix.

26 juillet : Nationalisation des forces militaires philippines, encore sous contrôle américain, et nomination du général Douglas MacArthur en charge du théâtre Pacifique. Les relations avec le Japon commencent à se détériorer.

11 septembre : Roosevelt ordonne à son aviation d’attaquer les navires de l’Axe surpris dans les eaux territoriales américaines.

27 octobre : Après le torpillage de deux navires de guerre américains par des sous-marins allemands, Roosevelt déclare que les États-Unis ont été attaqués. L’opinion publique reste hostile à la guerre et Roosevelt ne va pas jusqu’à déclarer la guerre.

7 décembre : Le Japon attaque Pearl Harbor quelques heures avant une déclaration de guerre officielle. Roosevelt déclare que ce jour restera marqué par cette infamie et le Congrès vote immédiatement l’entrée en guerre.

11 décembre : L’Allemagne et l’Italie déclarent la guerre aux États-Unis.

15 décembre : Les syndicats annoncent qu’ils renoncent au droit de grève pour soutenir l’effort américain pendant la durée de la guerre.

19 décembre : Création du bureau de la censure destiné à contrôler l’information en temps de guerre.

- 1942

14 janvier : Roosevelt signe un décret de fichage des Américains d’origine italienne, allemande et japonaise qu’on soupçonne de connivence avec l’ennemi. Dans la pratique ce sont surtout les Japonais résidant sur la côte ouest qui sont visés ; ils seront enfermés dans des camps (décret présidentiel 9066).

19 juin : Roosevelt et Winston Churchill se rencontrent à Washington pour préparer le débarquement de novembre en Afrique du Nord sous le commandement du général Dwight D. Eisenhower.

- 1943

11-24 août : Roosevelt et Churchill se rencontrent au Canada pour préparer le débarquement en France prévu au printemps 1944. 21 août – 7 octobre : Les délégués des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine et de l’URSS se réunissent près de Washington pour esquisser les prémices de ce qui deviendra l’Organisation des Nations Unies.

7 novembre : F.D. Roosevelt est de nouveau candidat avec le support de la quasi-totalité de son parti. Il est de nouveau opposé à un candidat républicain, Thomas Dewey, dont la plate-forme n'est pas en contradiction totale avec la politique de Roosevelt. Ce dernier, malgré son âge et sa fatigue, mène campagne en demandant aux Américains de ne pas changer de pilote au milieu du gué. Roosevelt est réélu pour un quatrième mandat avec une courte majorité de 54 %, mais plus de 80 % du vote du collège électoral.

Le résultat des élections : Franklin D. Roosevelt - démocrate 53,4 % (25 611 936) des voix et Thomas E. Dewey - républicain 45,8 % (22 013 372) des voix.

- 1944

Edward Stettinius, Jr fut son dernier secrétaire d'État en novembre.

1-22 juillet : Les représentants de 44 nations se réunissent à Bretton Woods et créent la Banque mondiale. La politique monétaire de l’après-guerre sera fortement affectée par cette décision.

- 1945

12 avril : Roosevelt, âgé de 63 ans, meurt d’une hémorragie cérébrale pendant ses vacances à Warm Springs, Géorgie. Le vice-président Harry Truman devient le 33e président des États-Unis.

Politique étrangère
Jusqu'en 1939, les États-Unis restent neutres vis-à-vis des prémices de la Seconde Guerre mondiale. Il ne réagissent pas contre la prise du pouvoir par Hitler en Allemagne, ils ne sont pas partis dans la guerre civile en Espagne et ne protestent pas contre les menées japonaises en Mandchourie. Lorsque la guerre éclate en Europe, les États-Unis sont favorables à la France et au Royaume-Uni auxquels ils fourniront de l'armement. Ils escortent les convois britanniques à travers l'Atlantique, mais sans déclarer la guerre à l'Allemagne. Ce n'est qu'en décembre 1941, après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, que les États-Unis déclarent la guerre au Japon et qu'en retour l'Allemagne et l'Italie feront une même déclaration. Par contre, le président a beaucoup réagi contre l'invasion de la Chine par le Japon.

Il y a un grand sujet de débat sur la relation du président avec la Chine et l'Indochine française qui ont occupé la majeure partie de ses interventions aux dépens d'autres sujets. Après les Accords de l'État français de Vichy avec le Japon en 1940 pour livrer l'Indochine française au passage des troupes japonaises, le président a ordonné l'embargo contre Japon pour les matières premières de pétrole et métaux, ce qui entraînait le Japon à chercher ces ressources dans le Sud-Est asiatique et à entrer en guerre avec les puissances occidentales protectrices pour s'en procurer.

Avant la fin de la guerre en Europe, F.D. Roosevelt participe à la conférence de Yalta en 1945. Cette conférence sculpte le monde de l'après-guerre tel qu'il existera jusqu'à la disparition de l'URSS, F.D. Roosevelt ne verra pas la fin de la guerre.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale fut imposée aux États-Unis par l'agression japonaise de Pearl Harbor et la déclaration de guerre de l'Allemagne et de l'Italie, Roosevelt, qui, auparavant, n'avait jamais caché sa sympathie pour le camp allié, entra résolument dans la bataille. Il eut ensuite le grand mérite, bien que l'implication de son pays dans cette guerre ait résulté avant tout de l'attaque japonaise, d'orienter prioritairement la riposte américaine en direction de l'Europe, une fois le conflit équilibré sur le front du Pacifique par la victoire aéronavale des Îles Midway.

Son évaluation à sa juste mesure de l'énormité du danger hitlérien et de la nécessité d'empêcher l'URSS de sombrer justifiait certes ce choix. Mais il dut néanmoins pour l'imposer surmonter les préférences postisolationnistes de la majorité des Américains moyens pour lesquels l'ennemi principal était le Japon. C'est ainsi que fut mise sur pied une vigoureuse entrée en ligne des États-Unis aux côtés des Britanniques, d'abord vers l'Afrique du Nord par l'opération Torch, puis vers l'Europe par les débarquements successifs en Italie et en France.

Cependant, au cours de cette guerre, trompé par ses diplomates Leahy et Murphy, il s'obstina à réduire sa vision de la France au seul régime de Vichy, en reconnaissant dans le maréchal Pétain et son entourage les seuls Français à soutenir malgré leur système autoritaire et leur action collaborationniste et raciste. Dans le même temps, il s'opposa à la France libre et à son chef le général de Gaulle, pourtant seul à avoir maintenu les institutions démocratiques dans les territoires qu'il contrôlait, et des combattants français dans le camp allié.

C'est ainsi que Roosevelt soutint successivement Darlan puis Giraud, malgré leur maintien du Régime de Vichy en Afrique libérée (1942-43), et qu'il tenta de bloquer l'action du Comité français de la Libération nationale d'Alger, puis de placer la France libérée sous occupation militaire américaine (AMGOT). Dans le domaine de la lutte contre l'hitlérisme, il fut mieux inspiré et, en accord avec Churchill et Staline, imposa aux puissances de l'Axe une capitulation sans condition. Il fut également défavorable à toute paix séparée (suggérée par certains diplomates).

Mais F.D. Roosevelt, épuisé, allait succomber à sa maladie et n'allait pas voir la fin de la guerre.

Politique intérieure
Roosevelt est l’initiateur d’une politique qu’il présente comme une nouvelle redistribution des richesses '(New Deal)'. Pendant son premier mandat, il met en place des mesures d’urgence afin de rétablir l'économie et la confiance des Américains dans leur système bancaire. Il initie de nombreuses réformes, dont la création d'une Banque centrale, et il réussit à transférer le pouvoir économique de Wall Street, la bourse de New York, dans les mains du gouvernement, à Washington. Il lance des programmes de travaux publics utilisant beaucoup de main-d'œuvre et permet ainsi aux chômeurs de trouver du travail tout en équipant le pays. Certains de ces travaux - les barrages en particulier, gigantesques pour l'époque, permettent encore l'irrigation des vallées les moins fertiles et y ont amené le confort.

Pendant son deuxième mandat, il poursuit sa politique et introduit aussi des lois sociales destinées à protéger les citoyens les plus faibles, les personnes âgées, les chômeurs, etc. Les agences chargées de la mise en place de ces programmes restent toutefois contrôlées par les différents états et les allocations varient donc d'une région à l'autre et la discrimination envers certaines minorités est visible. Sa politique est toujours populaire, mais elle est attaquée par les conservateurs à la fois sur le plan idéologique, le socialisme est aux États-Unis une politique d’extrême gauche, et sur le plan constitutionnel, car les États ne veulent pas abandonner leurs prérogatives au pouvoir fédéral.

La Seconde Guerre mondiale éclate avant le début du troisième mandat de F.D. Roosevelt. Certains historiens pensent que c'est elle, et non la politique économique, qui est à l'origine de la fin de la Grande Dépression. L'industrie américaine s'équipe pour pouvoir produire les navires, les avions et les armements nécessaires à l'entrée en guerre et le gouvernement peut se permettre de tout contrôler. En parallèle, le besoin de main-d'œuvre est tel que toutes les minorités, en particulier les femmes et les Noirs, sont mises à contribution. La discrimination reste réelle, mais les droits acquis le resteront après la guerre.

Favorable à la retraite par répartition, il déclara à un journaliste qui lui suggérait de financer les retraites par l’impôt : Je suppose que vous avez raison sur un plan économique, mais le financement n’est pas un problème économique. C’est une question purement politique. Nous avons instauré les prélèvements sur les salaires pour donner aux cotisants un droit légal, moral et politique de toucher leurs pensions […]. Avec ces cotisations, aucun fichu politicien ne pourra jamais démanteler ma sécurité sociale.

Anecdotes
F.D. Roosevelt est le seul président à avoir été élu quatre fois. Il le restera, car un amendement à la Constitution limitant le nombre de mandats à deux a été voté depuis.

Lorsqu’il est élu président, Roosevelt ne fait pas partie de la classe politique de Washington, il n’a jamais été élu au Congrès des États-Unis, mais les généalogistes ont montré qu’il avait des liens familiaux avec onze autres présidents américains ainsi qu’avec Winston Churchill. Il fait partie des huit présidents décédés pendant leur mandat.

En 1939, Roosevelt devient le premier président à apparaître à la télévision.
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MessagePosté le: Mar Avr 06, 2010 12:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Jean Moulin
Administrateur et homme politique
(Béziers - France , 20 juin 1889 || Metz (déportation) - France, 8 juillet 1943)

Après avoir servi dans le génie durant les derniers mois de la Première Guerre mondiale, Jean Moulin entra dans la carrière administrative en 1919; il devint chef de cabinet du préfet de la Savoie en 1922, sous-préfet en 1930. Chef de cabinet civil de Pierre Cot, ministre de l'Air du Front populaire, plus jeune préfet de France en 1937, nommé à Rodez où il restera peu de temps, il devint préfet d'Eure-et-Loir en 1939. Le 17 juin 1940, lors de l'entrée des troupes allemandes dans Chartres, il refusa de signer un texte que lui présentaient des officiers allemands, imputant à des troupes françaises – des tirailleurs sénégalais – des violences commises sur des femmes et des enfants; battu, il préféra se taillader la gorge plutôt que de signer – l'écharpe qu'il porta dès lors servait à masquer sa cicatrice. Les Allemands ayant demandé son renvoi, il fut révoqué le 2 novembre 1940 par le gouvernement de Vichy. Il entreprit alors de son propre chef plusieurs voyages en zone Sud, avant de gagner Londres en 1941, où il rencontra le général de Gaulle qui le chargea de coordonner en zone non occupée les divers réseaux qui constituaient la Résistance intérieure, et de lier celle-ci à la France libre de Londres.

Parachuté en France le 1er janvier 1942, puis, après un retour à Londres, de nouveau en septembre de la même année, Jean Moulin – connu sous les pseudonymes de «Max» ou de «Rex» – rencontra tous les dirigeants de la Résistance, mais il se heurta à ceux qui craignaient sa tendance à centraliser renseignements, communications, moyens et argent, d'une part, et qu'il ne reconstitue les partis politiques tels qu'ils étaient avant Vichy, d'autre part. À Henri Frenay, soucieux de ce que les mouvements de résistance conservent une stricte indépendance et n'apparaissent pas comme des organismes aux ordres de De Gaulle, Moulin répond qu'il n'est pas question de porter atteinte à l'indépendance des mouvements" – ce qui n'empêchera pas Frenay d'écrire, plus tard, que Moulin était un "crypto-communiste", voire "le fossoyeur de la Résistance", s'appuyant pour l'essentiel sur son passage au cabinet de Pierre Cot et le fait que nombre de ses proches se révélèrent, à la Libération, comme étant communistes. Jean Moulin réussit cependant à établir une ligne minimale d'action commune, en accord avec Londres, et parvint, le 15 mai 1943, à donner corps à son action fédératrice en créant le Conseil national de la Résistance (CNR), dont il devint le premier président.

Dans cet organisme complexe, se trouvaient représentés divers mouvements de la Résistance (Combat, Franc-Tireur, Libération…), des partis politiques maintenus ou reconstitués dans la clandestinité (parti communiste, parti socialiste SFIO, parti radical, démocrates populaires, etc.) ainsi que les centrales syndicales (CFTC, CGT réunifiée après la réconciliation des compagnons de Jouhaux avec les communistes exclus en 1939).

Sous l'impulsion de Jean Moulin, le CNR établit un programme d'épuration et de reconstruction pour la France libérée. Né de l'esprit de la Résistance, ce programme portait la marque de préoccupations sociales avancées. Sur le plan militaire, le CNR se dota d'organes d'exécution unifiés, notamment le Comac (Comité d'action militaire) pour coordonner les opérations de résistance armée. Le CNR demanda également la formation d'un gouvernement provisoire, à Alger (Algérie), placé sous la présidence de De Gaulle seul, le général Giraud ne devant recevoir qu'un commandement militaire, ce qui contribua à asseoir la légitimité politique de de Gaulle face aux Alliés, et notamment à Roosevelt.

Le 21 juin 1943, Jean Moulin, probablement trahi, fut arrêté à Caluire-et-Cuire (Rhône) par la Gestapo de Lyon dirigée par Klaus Barbie. Torturé, il mourut peut-être au cours de son transfert en Allemagne. La trahison de Caluire reçut diverses interprétations. Selon certains – notamment le général Delestraint, arrêté quelques jours plus tôt à Paris –, le responsable des arrestations de Caluire serait René Hardy, responsable de Résistance-Fer; cependant, l'innocence de ce dernier fut reconnue à deux reprises par les tribunaux. D'autres ont voulu voir le traître en Frenay, qui dut se défendre jusqu'à sa mort de violentes campagnes dirigées contre lui. Certains ont cherché à étayer la thèse de Moulin en relations suivies avec les Américains, et involontairement trahi par un de leurs agents. Une autre thèse prétend que le piège de Caluire n'était pas destiné à Jean Moulin, et que seul un funeste hasard l'y a précipité – cette thèse s'appuie notamment sur les horaires d'arrivée des résistants et des membres de la Gestapo, et le temps que Barbie mit à identifier l'un de ses prisonniers comme étant Jean Moulin. Enfin, même le lieu de sa mort reste incertain.

Le successeur de Jean Moulin à la tête du CNR fut Georges Bidault, un des fondateurs du Mouvement républicain populaire (MRP). En 1964, en témoignage de la reconnaissance nationale à l'un des principaux artisans de la Libération, les cendres de Jean Moulin furent transférées au Panthéon, au cours d'une cérémonie solennelle présidée par Charles de Gaulle. André Malraux y prononça un discours qui est resté très célèbre.
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MessagePosté le: Ven Avr 09, 2010 2:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mussolini, Benito

Homme d'État
(Dovia di Predappio "Romagne" - Italie, 29 juillet 1883 || Giulino di Mezzagra "Côme" - Italie, 28 avril 1945)

Originaire d'une famille modeste de Romagne (Italie), Benito Mussolini suit une formation d'instituteur (1901), puis émigre en Suisse, où il exerce divers métiers (maçon, traducteur, journaliste). Il adhère dès 1900 au Parti socialiste italien. En 1912, il est emprisonné pour avoir organisé une grève contre la guerre de Tripolitaine, libéré il accède au rang de rédacteur en chef du journal du parti, l'Avanti, poste qu'il quitte en 1914 pour fonder son propre journal, Il Popolo d'Italia, qui prône l'intervention italienne aux côtés de la Triple‑Entente. Pendant la Première Guerre mondiale, Benito Mussolini sert dans les bersaglieri, infanterie d'élite, période pendant laquelle il abandonne ses idées socialistes.

Mussolini et la naissance du mouvement fasciste
En 1919, Benito Mussolini, préoccupé par le chaos économique dans lequel s'enfonce l'Italie, fonde les Faisceaux de combat et le mouvement fasciste en s'appuyant sur ses amitiés nouées dans l'armée. Les squadristi, groupes paramilitaires issus des Faisceaux, pourchassent bientôt illégalement, mais en toute impunité, grévistes, syndicalistes, socialistes et démocrates, que Mussolini rend responsables de la situation de son pays. Soutenu à la fois par quelques grands industriels, par les classes moyennes confrontées à la multiplication des désordres et par la grande masse des chômeurs, il est élu, en 1921, député, en même temps que 31 de ses proches. En novembre 1921, il crée le Parti national fasciste et, en août 1922, les squadristi brisent une grève générale. Mussolini entame alors une "marche sur Rome" avec ses partisans. Le 29 octobre 1922, le roi le nomme Premier ministre.

Mussolini et l'exercice du pouvoir
Profitant de sa popularité et s'appuyant sur des qualités oratoires certaines, Mussolini parvient un mois plus tard à se faire accorder les pleins pouvoirs par la Chambre (25 novembre 1922). En 1924, l'assassinat du leader socialiste Matteotti prélude à l'instauration d'une dictature (1925). Reprenant dans une tonalité nouvelle le nom de Duce, (le «chef»), qui lui avait été donné dans les années 1911-1914 par ses camarades dans l'action anticolonialiste et antimilitariste, il met alors en Å“uvre un programme politique fondé sur sa doctrine antilibérale, antidémocratique et antisocialiste, en instaurant en Italie un État totalitaire et corporatiste. Il réconcilie ensuite l'Italie avec le Saint‑Siège en signant les accords du Latran (1929). Ambitionnant de donner à l'Italie un vaste empire colonial sur le modèle de la Rome antique, il lance ses troupes à la conquête de l'Éthiopie (1935-1936). D'abord condescendant à l'égard de Hitler, hostile à l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne (il masse des troupes sur le Brenner en 1934 après l'assassinat du chancelier Dollfuss), il se rapproche du Führer, lorsque la Grande‑Bretagne et la France condamnent ses annexions africaines. Il apporte son soutien aux troupes franquistes pendant la guerre civile en Espagne (1936-1939).

La chute de Mussolini
Malgré les réticences de son entourage, qui voit d'un mauvais œil l'entrée de l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne, Mussolini attaque et occupe l'Albanie en 1939, déclare la guerre à la France en juin 1940, mais, dès 1941, commence à essuyer une série de revers militaires sur tous les fronts, dont celui de Libye, colonie italienne depuis 1912, et surtout dans sa campagne contre la Grèce, et Hitler doit venir à sa rescousse. La succession d'échecs que connaissent les armées italiennes entame sérieusement le prestige du Duce, qui passe de plus en plus pour un simple auxiliaire de Hitler. Ainsi, le 25 juillet 1943, le Grand Conseil fasciste le destitue afin d'entamer des négociations de paix avec les Alliés. Emprisonné au Gran Sasso (Italie), Benito Mussolini est libéré par un commando de parachutistes allemands dirigés par Otto Skorzeng. Il fonde en septembre 1943 l'éphémère République sociale italienne, dont la capitale est à Salo (Italie), sur le lac de Garde. Il fait alors exécuter les chefs fascistes qui l'ont renversé (dont son gendre, le comte Ciano). En avril 1945, au cours d'une tentative de passage en Suisse, il est capturé par des partisans avec sa maîtresse Clara Petacci: exécutés le 28 avril, leurs cadavres seront exhibés et pendus sur une place de Milan.
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MessagePosté le: Sam Avr 10, 2010 6:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Heinrich Muller

Chef de la Gestapo
(Allemagne, 1900 || ??)

Le commencement de l'association avec les nazis
Chef de la Gestapo, Muller commença à travailler au quartier général de la police de Munich en décembre 1919. Peu après que Reinhard Heydrich devint le chef de la police bavaroise, Muller devint l'un de ses plus importants complices. Ses rapports gagnèrent aussi l'attention de Himmler, lequel obtient des promotions. En 1935, il fut nommé directeur de la police criminelle. Pour être sûr qu'aucun problème ne surviendrait dans les relations entre la police politique bavaroise, la Gestapo et les SS, Muller qui n'était pas un membre du parti fut en 1936 nommé membre du SD, avec le grade de Untersturmfuhrer (Second lieutenant SS).

Chef de la sous-section II de la Gestapo
Quand Heydrich fut nommé chef de la Gestapo, il prit Muller avec lui, le nommant lui et Gerhard Flesch directeurs adjoints de la sous-section II 1 (suppression des éléments hostiles - incluant les Juifs). Flesch et Muller, pour leur part, apportèrent beaucoup à leurs associés de Munich comme Josef Meisinger, Franz Josef Huber, et plus tard, Friedrich Panzinger.

La route du chef de la Gestapo
L'ascension phénoménale de Muller, toutefois, commença après la suppression de Röhm lors de la "Nuit des longs couteaux", le 30 juin 1934. Quatre jours plus tard, Muller fut promu Lieutenant-colonel SS. Le 30 janvier 1937, il fut colonel SS. Ce fut seulement en juin de cette année, cependant, qu'il devint conseiller administratif supérieur et conseiller de la police criminelle. De septembre 1939 jusqu'à la fin de la guerre, Muller fut à la tête de la Section IV (Gestapo) de la Reichssicherheitshauptamt (Service central de la sécurité du Reich) et commandant adjoint de la police de la sécurité et du SD. Il fut sous la responsabilité de Heydrich et, après l'assassinat de celui-ci, de son successeur Ernst Kaltenbrunner.

Muller était l'un des hommes les plus puissants du système de terreur de l'état nazi, mais il ne tenait pas la vedette. Le 20 avril 1939, il devint brigadier général SS, et le 14 décembre 1940, major général SS, deux jours plus tard il fut promu aussi major général de la police. Le 9 novembre, Muller fut nommé lieutenant général SS et reçut le grade équivalent dans la police.

Loyauté envers Hitler
Muller resta loyal à Hitler jusqu'à la fin dans le bunker où Hitler passa ses dernières semaines. Le 15 octobre 1944, Muller, reçu la Croix du Chevalier avec les épées croisées (la récompense allemande la plus élevée de la Seconde Guerre mondiale) pour excellence, reconnaissance pour ses services dans l'impitoyable poursuite des participants du complot contre Hitler du 20 juillet 1944.

Destin inconnu
Toute trace de Muller fut perdue le 9 avril 1945. Il existe des rumeurs non confirmées qu'il serait passé au service secret soviétique, ou qu'il se serait échappé aux Moyen-Orient ou Amériques latines, où il resta en vie.
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MessagePosté le: Dim Avr 18, 2010 9:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chamberlain Neville

Homme d'Etat
(Edgbaston, Birmingham - Angleterre, 18 mars 1869 || Reading, Berkshire - Angleterre, 9 novembre 1940)

Jeunesse et débuts
Chamberlain, le fils de Joseph Chamberlain, et le frère d’Austin Chamberlain, est né en 1869. Après avoir été instruit à l’école de Rugby, il a passé 7 ans comme manager des plantations de son père aux Bahamas.
Chamberlain est revenu en Angleterre en 1897 où il fit des affaires dans le cuivre et le laiton. Il fut actif dans la politique locale et en 1915 est élu Maire de Birmingham.

Ses débuts dans la vie politique
Lors des élections générales de 1918, Chamberlain a été élu comme député conservateur pour Ladywood. Il a refusé un cabinet sous David Lloyd George, mais accepta le poste de ministre des Postes et Télécommunications (1923 – 1924) et ministre de la Santé (1924 – 1929) sous Stanley Baldwin. Il a aussi servi comme Chancelier de l’Échiquier dans le gouvernement national dirigé par Ramsay MacDonald (1931 – 1937). Il fut un administrateur efficace abolissant la loi régissant l'aide aux pauvres et réorganisant l’aide au chômage.

La controverse dans l'affaire d'Espagne
En 1936 le gouvernement conservateur a craint l’extension du communisme au reste de l’Europe. Stanley Baldwin, le premier ministre britannique, partagea ce souci et fut assez compréhensif du soulèvement militaire en Espagne contre le gouvernement du Front populaire de gauche.
Léon Blum, le premier ministre du gouvernement du Front populaire en France, accepta initialement d’envoyer des avions et de l’artillerie pour aider l’armée républicaine en Espagne. Cependant, après avoir subi des pressions de Stanley Baldwin et d’Anthony Eden en Grande-Bretagne, ainsi que de plusieurs membres de droite de son propre cabinet, il changea d’épaule.
Baldwin et Blum appelèrent maintenant tous les pays d’Europe à ne pas intervenir dans la guerre civile espagnole. Un accord de non-intervention fut préparé et signé par la suite par 27 pays, dont l’URSS, l’Allemagne et l’Italie. Cependant, Adolf Hitler et Benito Mussolini ignorèrent ouvertement l’accord et envoyèrent un gros montant de soutien militaire, y compris des troupes, au général Francisco Franco et ses forces nationalistes.
Quand Chamberlain remplaça Stanley Baldwin comme premier ministre, il continua la politique de non-intervention. À la fin de 1937, il prit la décision controversée d’envoyer Sir Robert Hodgson à Burgos pour devenir le lien du gouvernement britannique avec le gouvernement nationaliste.
Le 13 mars 1938, Léon Blum retourna au ministère en France. Quand il commença à plaider pour la fin de la politique de non-intervention du pays, Chamberlain et le ministère des Affaires étrangères se joignirent à la presse de droite française et des figures politiques comme Henri-Philippe Pétain et Maurice Gamelin afin de le renverser. Le 10 avril 1938, Léon Blum fut remplacé par Édouard Daladier, un politicien qui était d’accord non seulement avec la stratégie espagnole de Chamberlain, mais aussi avec sa politique étrangère qui plus tard devint connue comme apaisement.

Une politique d'apaisement
Chamberlain crut que l’Allemagne avait été mal traitée par les Alliés après sa défaire de la Première Guerre mondiale. Il pensa donc que le gouvernement allemand avait de véritables réclamations et celles-ci devaient êtres adressées. Il pensa également cela en étant d’accord sur certaines des demandes faites par Adolf Hitler et Benito Mussolini, il pensait ainsi pouvoir éviter une guerre.
Anthony Eden, le ministre des Affaires étrangères de Chamberlain, ne fut pas d’accord avec la politique d’apaisement et démissionna en février 1938. Eden fut remplacé par Lord Halifax qui soutenait entièrement cette politique.

La passivité de Chamberlain
En février 1938, Adolf Hitler invita Kurt von Schuschnigg, le chancelier autrichien, à le rencontrer à Berchtesgaden. Hitler exigea des concessions pour le parti nazi autrichien. Schuschnigg refusa et après avoir démissionné il fut remplacé par Arthur Seyss-Inquart, le leader du parti nazi. Le 13 mars, Seyss-Inquart invita l’armée allemande à occuper l’Autriche et proclama l’union avec l’Allemagne.
L’union de l’Allemagne et de l’Autriche (Anschluss) avait été spécialement interdite par le traité de Versailles. Quelques membres de la Chambre des Communes, dont Anthony Eden et Winston Churchill, appelèrent maintenant Chamberlain à agir contre Adolf Hitler et son gouvernement nazi.
Hugh Christie un agent des services secrets britanniques basé à Berlin, rencontra Hermann Göring le 3 février 1937. Il rapporta immédiatement sa conversation avec Göring et inclut l’information comme quoi l’Allemagne avait prévu de prendre le contrôle de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie. Il dit également à Christie que l’Allemagne voulait principalement « une main libre sur l’État l’est de l’Europe ».
En mars 1938, Hugh Christie indiquait au gouvernement britannique qu’Adolf Hitler serait évincé par les militaires si la Grande-Bretagne joignait ses forces avec la Tchécoslovaquie contre l’Allemagne. Christie a averti que la « question cruciale est – quand est-ce que la prochaine étape contre la Tchécoslovaquie sera essayée ?... - La probabilité est que le délai n’excédera pas deux ou trois mois tout au plus, à moins que la France et la Grande-Bretagne utilisent la force de dissuasion, pour laquelle les leaders en Allemagne prient.

La menace hitlérienne
La tension internationale augmenta quand Adolf Hitler commença à demander que le territoire des Sudètes en Tchécoslovaquie soit sous le commandement du gouvernement allemand. Pour résoudre la crise, les chefs du gouvernement allemand, britannique, français et Italie se réunirent à Munich en septembre 1938.
Le 29 septembre 1938, Chamberlain, Adolf Hitler, Edouard Daladier et Benito Mussolini signèrent l’accord de Munich qui transféra à l’Allemagne le territoire des Sudètes, une région frontalière fortifiée qui englobe une large population germanophone.

Quand Eduard Benes, le chef d’État tchécoslovaque, qui n’avait pas été invité à Munich protesta de la décision, Chamberlain lui dit que la Grande-Bretagne serait peu disposée à faire la guerre au sujet du territoire des Sudètes.

Entre désapprobation et joie d'avoir éviter la guerre
L’accord de Munich fut populaire ne Grande-Bretagne parce qu’il semblait avoir empêché une guerre avec l’Allemagne nazie. Cependant, quelques politiciens, dont Winston Churchill et Anthony Eden, désapprouvèrent l’accord. Ces critiques montrèrent que non seulement le gouvernement britannique se conduisait déshonorablement, mais qu’il avait perdu le soutien de l’armée tchèque, une des meilleurs d’Europe.

Chamberlain réalise avoi été trompé
En mars 1939, l’armée allemande a pris le reste de la Tchécoslovaquie. En prenant cette option, Adolf Hitler a cassé l’accord de Munich. Chamberlain réalisait maintenant qu’il ne pouvait pas avoir confiance en Adolf Hitler et que sa politique d’apaisement s’achevait maintenant. Après l’invasion de la Pologne, Chamberlain a été forcé de déclaré la guerre à l’Allemagne.

Le paradoxe Chamberlain:Aimé par le peuple, désapprouvé par les dirigeants.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, des sondages d’opinion publique ont prouvé que la popularité de Chamberlain était de 55%. En décembre 1939, celle-ci avait grimpé jusqu’à 68 %.
Cependant, les membres de la Chambre des Communes le voyaient comme un chef de guerre blême. En 1940, les membres du parti travailliste et du parti libéral refusèrent de servir dans le gouvernement national proposé. Chamberlain démissionna et fut remplacé par Winston Churchill.

La fin de sa vie
Il a été nommé comme Président du conseil dans le gouvernement de Churchill, mais sa mauvaise santé le força à quitter le ministère en octobre 1940, et il mourut peu après, le 9 novembre 1940.
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MessagePosté le: Mer Avr 28, 2010 4:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant


Legentilhomme Paul
Général
(Valognes - France, 23 mars 1984 | Villefranche-sur-mer - France, 23 mai 1975)
Début de sa carrière militaire.
Legentilhomme est né le 26 mars 1884 à Valognes dans la Manche. Son père était receveur particulier des contributions directes.

Il entre à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1905 (promotion "la Dernière du vieux Bahut") et, à sa sortie deux ans plus tard, choisit l'Infanterie coloniale.

Affecté au 3e Régiment de Tirailleurs tonkinois, il est promu lieutenant en octobre 1909.

En poste successivement au 10e et au 2e RIC, il sert au Tonkin jusqu'en juillet 1912 date à laquelle il rejoint la métropole et les rangs du 23e RIC.

Avec cette unité, au tout début de la Grande Guerre, il prend part au combat de Neufchâteau dans les Vosges, au cours duquel il est fait prisonnier le 22 août 1914, en défendant une maison cernée par l'ennemi. Interné jusqu'à la fin des hostilités, il est rapatrié en France en novembre 1918.

L'entre-deux guerre
Promu entre-temps capitaine, il entre en 1919 à l'Ecole de Guerre avant de servir au Tonkin, à l'Etat-major du général commandant supérieur des troupes en Indochine puis de rejoindre le 23e RIC en France en avril 1922.
Promu chef de bataillon en décembre 1924, il est affecté à Madagascar (1926-1928) comme chef d'EM du général commandant en chef avant de retrouver, encore une fois, le 23e RIC en mars 1928.
Lieutenant-colonel en décembre 1929 puis chef d'EM de la 3e DIC, il passe ensuite quatre années en Indochine (1931-1934).
Le colonel Legentilhomme commande ensuite le 4e Régiment de Tirailleurs sénégalais avant d'être nommé en 1937 commandant en second de Saint-Cyr.
Détaché au Centre des hautes Etudes militaires en 1938, il est promu au grade de général de brigade en décembre de la même année.

La seconde guerre mondiale
A la veille de la guerre, en janvier 1939, Paul Legentilhomme est commandant supérieur des troupes françaises en Côte des Somalis. Dès le 18 juin 1940, à Djibouti, dans son "Ordre Général n° 4", le général Legentilhomme dénonce l'armistice et annonce son intention de continuer la guerre aux côtés de l'Empire britannique. Il tente, avec l'aide du colonel de Larminat de rallier la colonie à la France libre mais en vain. Il est remplacé le 22 juillet 1940 et quitte les Somalis le 2 août pour rallier le général de Gaulle et rejoindre l'Angleterre où il débarque le 31 octobre 1940.
Il est déchu de la nationalité française par décret du gouvernement de Vichy.
Promu général de division en janvier 1941, il commande les Forces françaises libres au Soudan et en Erythrée sous le commandement du général Wavell et rejoint son poste à Khartoum à la mi-février 1941. Il est également chargé par le général de Gaulle de tenter de ramener au combat ses anciennes troupes de Djibouti (opération "Marie"). Il s'agit de se servir des troupes françaises des Somalis pour attaquer en nombre les Italiens en Abyssinie.
Il s'attache ensuite à la création de la 1ère Division légère française libre (1ère DLFL) destinée à intervenir au Levant.
Les effectifs de la Division sont rassemblés en Palestine, à Qastina en mai 1941 et, sous le commandement du général Legentilhomme, entrent en Syrie le 8 juin 1941. Au cours d'un bombardement d'aviation, il est blessé au bras.
Nommé Commissaire national à la Guerre du Comité national français le 24 septembre 1941, il est le lendemain condamné à mort par contumace par la cour martiale de Gannat. Il rejoint Londres au début du mois de novembre.
Le 9 septembre 1942, le général de Gaulle lui remet la Croix de la Libération à Beyrouth.
En décembre 1942, le général Legentilhomme est nommé Haut-commissaire pour les possessions françaises en Océan Indien et Gouverneur de Madagascar.
Membre du Conseil de Défense de l'Empire en janvier 1943, il reçoit ses étoiles de général de corps d'armée au mois de mars suivant.
Le 5 août 1943, il est nommé Commissaire adjoint à la Défense nationale du Comité français de Libération nationale (CFLN) à Alger puis, en octobre, Commissaire à la Défense nationale.
A partir de juin 1944, Paul Legentilhomme commande la 3e Région militaire (Rouen) et succède en juillet 1945 au général Koenig comme Gouverneur militaire de Paris et commandant de la 1ère Région militaire.

L'après-guerre
En 1947 il est promu au grade de général d'armée et placé en 2e section.
Conseiller militaire du Ministre de la France d'Outre-mer en 1950 et, en 1952, conseiller technique de François Mitterrand, Ministre d'Etat.
Membre de l'Assemblée de l'Union française de 1952 à 1958 sous l'étiquette UDSR, membre du Conseil de l'Ordre de la Libération en août 1958, il reçoit en juin 1960 la Médaille Militaire.
Le général Paul Legentilhomme est décédé le 23 mai 1975 à Villefranche-sur-mer où il a été inhumé
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