Author Topic: Photos du vrai Commando Kieffer  (Read 8267 times)

Dorfsman.

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Photos du vrai Commando Kieffer
« on: May 10, 2006, 03:56:44 pm »
Un petit topic créé pour aider notre Major Gautier à regrouper le maximum de photos, de témoignage ect ! Alors si vous en avez n'hésitez pas !




Lanternier

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #1 on: May 10, 2006, 04:35:29 pm »
Le commando en 1941





Un groupe de commandos en inspection ; au premier plan : De Villers (gauche) et Briant dit "Le Canadien" (droite)





5 juin 1944 : Lord Lovat (au centre, en chemise claire)  s'adresse aux commandos. Se tournant vers Kieffer et ses hommes, il lache alors : "A nos amis Français, je ne dirais qu'une chose : courage !...Demain, les boches, on les aura....."





Débarquement du n° 4 Commando à Colleville sur Orne le 6 juin 1944





Difficile progression dans Ouistreham,   Route de Lion sur Mer en fin de matinée du 6 juin. Ces soldats appartiennent à une K.Gun Troop Britannique, Celui du premier plan  est armé du fusil Enfiel n° 4 MK1. Il est facile distinguer les commandos Français des Anglais, car les premiers nommés ne portaient pas de casque, mais leur inséparable béret vert. La propriété à droite est celle de M. Lebas





Henri Rachil DORFSMAN

(1919-1996)

Le parcours de l'un des compagnons d'armes de Jean Couturier montre ce que fut en règle générale le chemin à parcourir pour rejoindre la France Libre à Londres : un parcours du combattant.



Henri Dorfsman nait le 22 janvier 1919 à Varsovie de parents Juifs Polonais. Il rejoint sa famille à Paris, puis dans le nord de la France. Après avoir passé son certificat d'études, il devient mineur avant de s'engager dans l'armée. Affecté dans un régiment d'artillerie, il remplit les fonctions d'estafette motocycliste. Fait prisonnier à Dunkerque, il parvient à s'échapper neuf mois plus tard, gagne la zone libre et s'engage dans l'Armée d'armistice ; c'est à ce titre qu'il est envoyé au Maroc.



Mais ses opinions Gaullistes lui valent d'être transféré dans une unité disciplinaire et rapatrié en métropole. Mais en novembre 1942, il s'enfuit et atteint les Pyrénées et après quelques semaines de prison au camp Espagnol de Miranda, il entame une grève de la faim. Inscrit comme Canadien, il obtient finalement son départ pour Gibraltar en avril 1943. Il parvient à prendre la mer pour l'Angleterre et après que le paquebot le transportant ait subi une attaque de la Luftwaffe, réussit enfin son pari : rejoindre de Gaulle à Londres.



C'est donc tout naturellement qu'Henri Dorfsman s'engage au commando, où on l'affecte à la troop 8  du capitaine Trepel. Le 6 juin 1944, il sera l'un des "177". Son parcours particulièrement ardu lui fut probablement d'un grand secours et très formateur en tous cas, puisqu'il sera l'un des 25 miraculés du commando a avoir combattu pendant 83 jours en Normandie sans être blessé.



Il est démobilisé en 1946, et poursuit sa carrière dans les travaux publics. son penchant pour l'aventure le conduira en Afrique, à Saint Pierre et Miquelon, en Turquie, au Guatemala, en Allemagne, aux Emirats Arabes Unis. Sa vie professionnelle s'achevera à Saint Pierre et Miquelon où il dirige une société de travaux publics. En 1994, il participera activement aux cérémonies du 50ème anniversaire du débarquement en même temps qu'il collabore au livre de J. Camili "6 juin le Débarquement" (Editions du Cherche Midi). C'est finalement à la suite d'une douleureuse maladie que s'eteindra Henri Rachil Dorfsman.







né le 18 mars 1921 à Venteuil (Marne)

-Engagé volontaire aux FNFL le 20 juillet 1940 à Londres. Matricule 10892 FNFL 40

-2ème Bataillon de fusiliers marins. (AOF-Lyban-Egypte )  jusqu'au 1er juin 1943 puis -Caserne Surcouf Londres  jusqu'au 16 juin 1943 ( 2°bataillon FM dissous ). -1er BFMC  le 16 juin 1943 . Troop 8 .Blessé le 6 juin 1944 lors du débarquement Ouistreham - rapatrié -hôpital - Beaconsfield.



Participe à la prise de Flessingue ( Walcheren ) le 1er novembre 1944. Démobilisé le 18 novembre 1945. Citation à l'ordre de la  Division : Fusilier plein d'allant et de courage n'a pas hésité à s'infiltrer dans les lignes ennemies pour tenter une diversion au cours des combats de Flessingue le 1.11.1944. Attribution de la Croix de guerre avec étoile d'argent. Médaillé militaire







Progression des commandos, appuyés par des

Sherman "Duplex Drive"





LANDING CRAFT INFANTERY SMALL . Ce sont des embarcations de ce type qui conduisirent le 1er BFMC en Normandie







L'histoire du commando:

Depuis plusieurs jours, les Français ont identifié leur futur point de chute, grâce aux Normands de l'unité . Gwénaël Bolloré se souvient "...Sur les photos des objectifs que l'on nous présentait, des normands ont reconnu les lieux. Le port c'est Ouistreham ; le grand blockhauss,l'ancien casino ; le point de débarquement c'est "La Brèche", près de Riva-Bella... La nouvelle court, galope et les Anglais s'affolent"... Les incorrigibles "Frenchies" seront parqués dès lors dans leur camp, avec interdiction formelle de franchir un périmètre de sécurité. "La vie au camp est calme. Nous nous livrons à de longues parties de poker ; le piper de Lord Lovat joue interminablement de son instrument. Culture physique, repos, conférences"...



Puis, le 5 juin, c'est le départ en camions. "Nous roulons entassés les uns sur les autres, et bientôt c'est le port de Warsash. La rade reflète l'image de la campagne. Partout des bateaux, des grands, des petits, navires de guerre classique ou embarcations aux formes étranges et réalisées pour le seul débarquement. Dans le ciel, pas d'avion. Ils sont loin les avions, au-dessus de la France et de l'Allemagne, où ils portent à l'ennemi des coups décisifs et sanglants."...



La traversée se fait sous la tempête. elle  aura moins d'incidence sur les Français, surmotivés, que vis à vis de leurs amis alliés, ce qui n'empêche tout de même pas le mal de mer de causer de nombreux désagréments. Pendant le trajet, la cornemuse de Bill Millin, embarqué dans le LST 519  galvanise les commandos et rappelle aux nombreux Bretons des  3 troops leur origines Celtes. "Blue Bonnet over the Border" illumine les coeurs de ces 177 expatriés, impatients de régler leurs comptes avec l'occupant.Parmi ceux-ci se trouve le premier maître Jean Couturier, radio du Lt Lofi à la troop 8. Son parcours incroyable l'a conduit de Toulon à Sword Beach.



Vers 5 heures, les troops sont réveillées par le vrombissement des centaines de bombardiers se dirigeant vers les côtes Françaises. Quelques minutes tard, les innonbrables batteries de marine ouvrent le feu sur les ouvrages de plages. C'est un spectacle surréaliste :"Les pièces d'artillerie de 5000 bateaux tirent à la même seconde. Le bruit est tel qu'il devient impossible de différencier les rafales de mitrailleuses ou les coups de canon des uns et des autres. Il n'y a plus qu'un effroyable roulement. Notre bateau a repris la route; Seule, sa vitesse a pu nous l'apprendre, car le bruit des moteurs se trouve comme gommé" précise Bolloré.



Les barges de la 1st Spécial Service Brigade se dirigent maintenant vers leur objectif. Soudain, les landing crafts transportant les commandos Anglais ralentissent. Les pilotes des deux embarcations Françaises ont compris.. Les britanniques les font passer en tête de convoi , le commando Kieffer débarquera  en premier sur son sol natal. Cette attention va droit au coeur des troopers, malgré l'angoisse qui les étreint. Les bateaux viennent de heurter le sable, c'est l'assaut... Le commandant Kieffer se souvient "...A ce moment précis, la terre et la mer semblaient soulevées par un grondement de tonnerre : bombes de mortier, sifflements d'obus, jappements agaçants de mitrailleuses, tout semblait concentré sur nous.En un éclair, les passerelles étaient jetées à terre.Coiffé du béret vert, un premier groupe se rue sur la plage, mais quelques secondes avant la ruée du second groupe, un obus de 75 mm emportair les passerelles de la barge dans un déchirement de bois et de métal."



Malgré l'opposition Allemande, les commandos traversent la plage au pas de course, au milieu des mines et des obstacles divers. Une trentaine de Français sont déjà hors de combat... Sous les balles, les unités s'engagent maintenant dans Ouistreham. La section du lieutenant Lofi s'élance dans la grande Rue, suivie  de la K.Gun troop. Le sous-Lieutenant Hubert s'effondre, touché par une balle en plein front lors de l'attaque du casino. Les pertes sont sérieuses. Les assaillants sont pris à partie par les deux canons de 20mm du blockhauss et les snipers dissimulés ici et là. Un char Centaur du 13/18 Hussars est obtenu pour assurer la couverture et le commandant Kieffer se hisse sur la plage arrière de l'engin, il est à son tour blessé. Mais, cet appui inattendu sera décisif car ses obus réduisent la position au silence. L'assaut mené à la grenade et à la Fairbairne Sykes (couteau de combat Britannique) ont raison des derniers nids de résistance ennemis. en fin de matinée, quelques instants de repos bien mérités permettent aux rares civils restés dans la ville de faire connaissance -rapide !...- avec leurs libérateurs. Leur joie déborde lorsqu'il apprennent que ce sont des Français.



A cet instant, le commando compte sept morts et soixante blessés environ, soit 40% des effectifs. Après avoir traversé Saint Aubin d'Arquenay, Le pont de Bénouville est atteint dans la continuité, puis Ecarde sur la route de Cabourg. En fin de soirée, les hommes de Kieffer se portent jusqu'à Amfreville, pris sans difficultés. A la tombée de la nuit, les commandos s'installent en position défensive. Des tranchées sont creusées, des obstacles dressés, des positions de mitrailleuses installées et les Piat (armes antichars Anglaises) mis en batterie. il s'agit maintenant d'interdire toute contre-attaque en direction du nord, afin de permettre la consolidation définitive de la tête et surtout la construction des deux mulberries du port d'Arromanches.



Les Français peuvent maintenant prétendre à quelques heures de repos plus que nécessaires. Finalement, si le nombre d'hommes mis hors de combat est élevé, leur total se révèle beaucoup moins important que prévu. jusqu'au 10 juin, le commando Kieffer connaitra un répit relatif, gardant une position défensive, ce jusqu'à une très violente contre-attaque Allemande. Ainsi se passa la journée du  6 juin 1944 pour les 177 Français du Commando n° 4.



Jean Couturier:





Le corporal D.R Jean Couturier en 1943

   



Lorsqu'il s'engage à 15 ans à l'Ecole des mousses de Brest, en octobre 1938, Jean Couturier veut avant tout "faire carrière"..Comme beaucoup de Français, il reste optimiste tout en étant  inquiet pour l'Europe, devenue instable. Un an plus tard, la France entre en guerre. Sa formation est donc écourtée  :"""Je me souviendrais toujours de notre matériel désuet, nous nous entrainions au tir à l'arme légère au moyen de fusils "gras", chargés de balles que nous " bourrions"  manuellement. Nous n'étions pas adaptés à ce qui nous attendait, sur terre tout au moins"... Il gagne le contre-torpilleur l'Adroit, navire de l'escadre commandée par l'Amiral Lacroix. "Nous avons participé à deux importantes missions maritimes en 1940 : le débarquement de Narvik où nous avons convoyé des légionnaires (Note : 13e Demi Brigade de la Légion Etrangère) et des chasseurs Alpins, puis lors du désastre de Dunkerque, nous avons assuré quatre voyages vers l'Angleterre pour rapatrié ce qui pouvait l'être, c'est à dire principalement des soldats, car tout le matériel est resté sur place""



A la quatrième traversée, le 20 mai 1940 l'Adroit est coulé lors d'une attaque de Stukas, il est un peu plus de 23 heures, le navire faisait face à Dunkerque. "...j'occupais à bord la fonction de radio, je me souviens bien de cette attaque, le bruit particulier des attaques de Stukas en piqué est encore présent dans ma mémoire. je me suis retrouvé à l'eau avant d'être récupéré par une vedette puis amené à Cherbourg, ou je suis resté en observation à l'hôpital militaire quelques jours. Je ne saurais vous dire ce qui s'est passé, même aujourd'hui cela reste un mystère, je ne sais pas comment j'ai pu faire pour rester en surface, je n'ai absolument aucun souvenir de ce qui s'est passé au moment du naufrage,  je ne me rappelle même pas avoir sauté dans la Manche !..



Sain et sauf, Jean Couturier est dirigé vers Lorient puis Toulon  ou il embarque à bord du navire L'Algérie"en juin 1940. La "Royale" continue de sillonner les mers, mais conséquence de l'armistice, tous les navires de guerre Français sont désarmés et surveillés par une commission Germano-Italienne. A bord, le jeune Jean s'ennuie ferme.

A quoi bon naviguer sur un bâtiment sans canons... Il est admis à sa demande à l'école des sous-mariniers de Toulon en 1941et gagne le droit de servir à bord du Casabianca, jaugeant 1500 tonnes. Un an plus tard, la flotte Française se saborde. Le Casabianca échappe toutefois à ce suicide en compagnie de quatre autres sous-marins (le Glorieux, l'Iris,  le Marsouin et la Vénus). Le convoi parvient à gagner Alger, mais en partie seulement car la Vénus se saborde en pleine mer et l'Iris est capturée par les Espagnols..Le Casabianca servira au  cours de l' année 1942  à rallier à la Corse et organiser la resistance et les communications radio vers le continent Européen avec le concours des Etats-Unis. Le 24 décembre 1942, Jean Couturier et ses camarades du Casabianca s'apprêtent à se réunir au rowing club club de l'amirauté d'Alger pour réveillonner autour d'une table mieux garnie que d'ordinaire. Le clou du repas est un somptueux gâteau que les patissiers ont mis un soin particulier à préparer.



Le Casabianca servira au  cours de l' année 1942  à rallier à la Corse et organiser la resistance et les communications radio vers le continent Européen avec le concours des Etats-Unis. Le 24 décembre 1942, Jean Couturier et ses camarades du Casabianca s'apprêtent à se réunir au rowing club club de l'amirauté d'Alger pour réveillonner autour d'une table mieux garnie que d'ordinaire. Le clou du repas est un somptueux gâteau que les patissiers ont mis un soin particulier à préparer.Mais, à peine  les premières parts découpées, deux estafettes en tenue impeccable annoncent l'assassinat de l'Amiral Darlan. Tous les équipages sont mis en alerte dans la seconde... Jean Couturier et ses camarades seraient presque plus attristés par le sort du gâteau, qui se jouera sans eux que par cette nouvelle aux allures de bombe.. "Nous avions quand même tout prévu, les patissiers nous l'ont gardé au frais et à tour de rôle, chacun a reçu sa part ; nos officiers n'en surent jamais rien, bien évidemment"... A Alger, les relations avec les troupes alliées sont bonnes, sauf avec les Anglais dont l'attaque de Mers El Kébir n'attire pas réellement la sympathie des Français. "C'est pour cela, explique Jean Couturier, que les Britanniques portaient des tenues américaines à Alger, par mesure de discrétion. On peut dire qu'ils avaient à coeur de se faire oublier vis à vis de nous, nous ne leur avions pas pardonné cette attaque meurtrière. Inutile de vous dire que nous les attendions au virage, d'autant que nous étions, nous aussi, des marins..."...



En cette année 1943, notre homme se rend de plus en plus assidument chez sa tante Mme Roda dont la librairie du square Bresson est l'un des lieux de rendez vous des Gaullistes. Au mois de mai, il décide de partir pour l'Angleterre où il espère prendre une part plus active aux combats que chacun annonce... Ainsi, il fait partie de la petite troupe qui prendra en camion la route de Kérouan et d'Alexandrie



De là, un bateau les attend et les conduira en Angleterre par le canal de Suez. A la fin du mois de juillet, le port de Liverpool est atteint. Ils ne rejoindront pas aussitôt les Gaullistes car plusieurs officiers des services de renseignement Britanniques vont les questionner pendant dix jours, puis convaincus de leur bonne foi, les remettent aux représentants Français à Londres. La caserne Surcouf sera leur premier point de chute, avant de déménager via la caserne Bir-Hakeim.



C'est en lisant une affiche que Jean Couturier se laisse tenter par l'aventure de la nouvelle unité parachutiste Française libre. Il s'agit d'une unité d'élite, formée par le capitaine Bergé dont le French Squadron s'illlustrera en Afrique du Nord aux côtés de David Sterling, fondateur du S.A.S (Spécial Air Service). "Je me suis donc engagé pour le 1er Bataillon d'infanterie de l'Air, ce qui m'a permis d'être breveté parachutiste à Camberley. Mais, en remplissant un questionnaire de routine, j'ai naïvement mentionné une ancienne fracture. C'est ce qui m'a valu de ne pouvoir continuer davantage une carrière de parachutiste, au grand regret de Bergé, qui me sermonna d'ailleurs pour avoir été trop honnête!..."



      Nullement découragé, le jeune Couturier s'engage alors chez les "bérets verts". Cette unité commandée par Lord Lovat accueille un contingent Français dans ses rangs. Après avoir passé avec succès les tests de selection (particulièrement ardus), l'entrainement se poursuit à Whrexham (Pays de Galles) au camp du 45e Royal Marines, puis à Achnacarry. Jean passe un à un les caps imposés par Philippe Kieffer à ses hommes. L'entrainement est dur, très dur, les blessés sont nombreux, parfois les morts... "J'étais en très bonne condition physique, mais j'avoue maintenant que tout cela était éprouvant, de jour comme de nuit, nous ne connaissions jamais notre emploi du temps... En une année, j'ai appris à lutter contre la faim, à ne pas dormir, à endurer les exercices les plus pénibles... Avec du recul,  j'ai compris que c'était grâce à ces exercices que je suis resté en vie,  que ce soit en Normandie ou en Hollande. On nous avait formé exactement pour ce qui nous attendait...Oui, tout cela était très dur mais indispensable"...



Affecté dans un premier temps au commando n° 10 interallié, Jean Couturier cotoie les nationalités les plus diverses. "La plupart des gens sont toujours persuadés que la 1ère S.S.B de Lovat ne comptait que des britanniques et des Français, ce qui est faux. Je me souviens d'une "troop" de polonais, dont la plupart furent tués à Monte Cassino, mais aussi de la "troop X" constituée d'Allemands dont une majorité de juifs. Cette unité fut assez peu employée, les Anglais n'ayant pas totalement confiance. """ Les Français sont logés chez l'habitant, à Bexhill on Hill. L'accueil est généralement chaleureux vis à vis des Frenchies qui sont accueillis comme un membre de la famille. "Le week-end, nous explique Jean, nous allions vers Picadilly, au Jacky club... c'était un pub tenu par Mme Jacky, que je n'ai jamais connu que sous ce nom."



En mai 1944, Couturier, alors affecté à la Troop n° 08 (voir ci-dessus), est désigné pour participer à un stage radio à la "School of Signalmen. Dès lors, il devient l'opérateur du Lieutenant Alex Lofi, un Sarrois d'origine parlant un Allemand impeccable. Les Français du n° 4 commando sont maintenant prêts à débarquer sur leur sol. "Ce terme des 177 Français n'est pas tout à fait approprié, nous précise M. Couturier car en réalité, certains d'entre nous ne l'étaient pas, même si ils combattaient dans nos rangs. C'est le cas de Rieffers, Luxembourgeois, des frères Neuwen qui étaient Belges, ou encore de Briand, un Canadien. C'est un détail, évidemment, mais connu de peu de gens..."



Il a souvent été dit que les Français de Kieffer connaissaient les lieux ont ils allaient être débarqués, bien avant leurs camarades alliés. C'est vrai, confirme Jean Couturier, le premier a avoir retracé les lieux est un officier marinier nommé Bagot, qui était correcteur de cartes géographiques. Il reconnu aussitôt les alentours de Ouistreham, la nouvelle se propagea vite dans nos rangs. C'est ce qui vaudra aux Frenchies d'être mis au secret durant les trois semaines qui précèderont le jour J.



Témoignage de Couturier, La Normandie:



Le Jour J est maintenant tout proche. """Le dimanche après-midi nous faisons mouvement vers le port de Warsash pour embarquer mais le lundi 5 juin ,  mais l'opération est annulée. Le temps nous est trop défavorable. Nous embarquons donc une seconde fois ce jour-là, puis finalement nous prenons la route du large, cette fois-ci sera la bonne. Les conditions de la traversée furent telles qu'on les décrit souvent : il pleuvait, il faisait froid, la mer était très agitée, nous étions tous malades ou presque. Nous étions regroupés dans les LCI 523 et 527 et de temps en temps nous entendions la cornemuse de Millin, le piper de lord Lovat, notre commandant... Millin était Ecossais, il avait été choisi pour son appartenance au clan de Lovat.. C'est un des rares commandos à ne pas avoir effectué l'entrainement préparatoire (tout comme le docteur Lion, tombé le 6 juin) , mais cela ne l'a pas empêché de fort bien se comporter.. Je ne fréquentais pas Bill personnellement, car il ne parlait pas Français, au contraire de Lord Lovat et du Colonel Dawson. Mais nous le connaissions tous , pour l'avoir vu passer en long et en large avec sa cornemuse pendant notre période de mise au secret. Chacun d'entre nous a fini par connaitre à la perfection le son de son instrument. Je dois avouer que sans s'en rendre compte lui-même, il est devenu le point de repère des commandos. Pendant la traversée, l'entendre jouer, même à distance nous a apporté un immense réconfort... Même dispersés dans plusieurs bateaux, nous étions ensemble. On ne dira jamais assez quelle était notre cohésion à ce moment-là. Cette cohésion et cette fraternité entre commandos nous ont fait faire des miracles. Avec du recul, c'est comme cela que je vois les choses. Hitler l'a même renforcée en nous condamnant à la mort en cas de capture. Finalement, cela n'a fait qu'augmenter notre combativité et notre osmose.



La flotte approche maintenant des côtes Normandes. Le jour commence à se lever. "... Ce qui m'a le plus impressionné, explique M. Couturier, était tous ces ballons attachés aux bateaux, ils y en avaient des centaines, à perte de vue, c'était hallucinant, je me suis rendu compte à cet instant de l'opération gigantesque à laquelle nous participions. je n'ai plus jamais rien vu de tel, ce spectacle était presque irréel, c'est à ce moment que j'ai pris conscience de ce que nos chefs avaient mis sur pied"... Puis, à 7h 30, les LCI libérent -enfin- le n° 4 commandos, face à la Brèche. "...Contrairement à toutes les idées reçues, et surtout aux images du film Le Jour le plus long, nous n'avons pas débarqué face à Ouistreham et en bord de plage. Nous  étions nettement  plus à droite et nous avons commencé notre progression avec de l'eau jusqu'à la taille, chargé de sac à dos de 60 kgs . Un obus de mortier a atteint de plein fouet l'avant du LCI 527, provoquant l'effondrement du pont, mais l'abordage de la plage me parut se faire sans réaction de l'ennemi, qui riposta après que nous ayons sectionné le premier réseau de barbelés..." Jean Couturier ajoute. "...En fait, je crois qu'à cet instant, chacun a perçu quelque chose de différent, lorsque nous en avons discuté après les combats, Bolloré par exemple se souvenait d'une riposte farouche. A peine sorti de mon L.C.I, j'ai couru, aussi vite que j'ai pu le faire, notre premier objectif était de nous mettre à couvert. Finalement, je n'ai pas prêté attention à ce qui pouvais se passer autour de moi, j'ai couru, de manière presque machinale. L'instinct de survie, sans doute."



La plage est franchie rapidement, non sans quelques pertes, comme celle de "Pépe" Dumenoir, combattant de la première heure, qui demandera qu'on le porte face à la mer, quelques minutes avant qu'il ne meure... Les sacs sont déposés hâtivement dans une ancienne colonie de vacances puis les commandos de la troop 8 reviennent sur leurs pas. "...Nous devions en effet réduire pas moins de sept blockauss, des "pilloboxes"  situés sur la plage, c'est ce que nous avons fait .Pour la petite histoire, je n'ai jamais retrouvé mon havresac. Il a disparu, volé ou pris par erreur, je ne le saurais jamais..."   Puis, direction Riva Bella pour la prise du casino. "...Nous devions faire la jonction avec la troop 1 et la K.gun avant tout. Puis nous nous sommes portés vers le casino, la riposte Allemande était très virulente, mais je crois que notre rage et notre coeur ont fait la différence, rien ne nous arrêtait plus, nous étions chez nous"...



Le corporal D.R Jean Couturier en 1943





La traversé de la manche:











INSIGNE DU 1ER BATAILLON DE FUSILIERS MARINS COMMANDOS. CELUI DE M. COUTURIEUR PORTAIT LE NUMERO 155. LA DAGUE VISIBLE SUR LE BLOSON EST LA CELEBRE FAIRBAIRN SYKES ANGLAISE. CET INSIGNE A ETE DESSINE EN FEVRIER 1944 PAR MAURICE CHAUVET MEMBRE DU N°4 COMMANDO





Le quartier-maître Henri LE CHAPONNIER (Troop 8)





Le quartier maître Jean MOREL (Troop 8)





Insigne parachutiste Britannique de Jean Couturier, obtenu à Camberley





Inauguration du monument dédié au Commando Kieffer à LA BRECHE





De g. à dr : Masson , Léostic, Jovenin, Mme Jacky, Ropert, Gabriel





14 juillet 1943. Troop n° 08 du capitaine Trepel





Officiers du 1er BFMC





School of signalmen, Bexhill on Sea, mai 1944





Le fusilier marin commando Raymond Rabouhans en 1943





50 ans plus tard, en juin 1993 en compagnie de M. Couturier à Bavent (14) (M. Rabouhans est décédé en 1995)





Le 5 juin 1944, Jean Couturier ( à droite)  embarque à bord                  du L.C.A n° 523





M. COUTURIER (Cdt Troop n°8)  en 1993, en compagnie de PAUL CHOUTEAU.





 A Beaconsfield (Angleterre) en juin 1944

De g. à dr Bourret, Naud, Lechaponnier, J.Couturier, Bougrain, Laventure





Diplôme remis à Jean Couturier pour ses campagnes au sein du n°4 commando





Lettre de reconnaissance écrite à M. Couturier par Alex Lofi





Bataille inscrites : Dieppe, Gravelines, Etretat, Quineville, Ile de Jersey, Ile de Sark, Midlekerke, Schevenigen,, D.day, Ouistreham, Amfreville, Passage de l'Orne, Bavent, Passage de la Dives, L'Epine, Flessingue.



Diplôme remis à Jean Couturier pour ses campagnes au sein du n°4 commando

   



    Décorations de Jean Couturier



     

    - Chevalier de la Légion d'Honneur

    - Médaille militaire

    - Croix de Guerre avec 4 citations

    (dont 2 étoiles vermeil)

    - Médaille de la Résistance

    - Croix du combattant volontaire

    - Engagé volontaire 39-45

    - Médaille de la France Libre

Adjudant Elven

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« Reply #2 on: May 18, 2006, 10:50:30 pm »
Voici quelques photos qui concernent le commando.



                                                 ACHNACARRY



La première est le camp d'Achnacarry, où se rassemblent les élèves commandos pour l'appel.







Tombes factices pour rappeler aux Commandos que la moindre erreur peut être mortelle.







Le Capitaine Trepel montre comment se servir d'une dague pour supprimer une sentinelle







Les Commandos français, ANDRIOT, DERIEN et LECHAPONNIER affûtent leurs dagues sur des briques




Adjudant Elven

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #3 on: May 18, 2006, 10:55:24 pm »
OUISTREHAM



La Lci  523 quitte l'Angleterre le 05 juin 1944 avec à son bord, la troop 8 du commando Kieffer commandée par le Capitaine Lofi.







Vue de la tour blockhaus







Blockhaus du casino, objectif des Commandos français.







Vue d'ensemble du terrain que les Commandos français doivent franchir

pour atteindre Ouistreham







                                                 FLESSINGUE



Le commandant militaire allemand du port de FLessingue (NL) se rend au Capitaine Lofi.




Adjudant Elven

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #4 on: May 18, 2006, 11:01:04 pm »
QUELQUES COMMANDOS FRANCAIS





Sergent Louis Lanternier







Sergent Roger Bucher

(spécialiste de la démolition et du combat rapproché).







Lieutenant Augustin Hubert ( Mort le 6 juin 1944 )







Capitaine Robert Lion ( Mort le 6 juin 1944 )







Sergent Michel Lavezzi







Sergent Georges Messanot




Gautier

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #5 on: May 19, 2006, 06:32:25 am »
C'est tout simplement MAGNIFIQUE Lardennois, chapeau!



Bon maintenant tu me rédiges une belle histoire du commando sous Word et je la mettrais en forme avec le html ensuite, ok?  :roll:

Adjudant Elven

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« Reply #6 on: May 21, 2006, 10:57:24 pm »
Ok Major, je suis en train de consulter de la doc pour mettre tout ça en forme.  :wink:

Amx

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« Reply #7 on: May 24, 2006, 08:30:33 pm »
Mais, il est ou Messanot ???  :lol:  :lol:  :lol:



Franchement j'aimerais trop voir a quoi il ressemblait !!!  :cry:

Renault.

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« Reply #8 on: May 24, 2006, 08:39:32 pm »
et moi dont avec Renault  :)

Adjudant Elven

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« Reply #9 on: May 24, 2006, 09:39:24 pm »
Il suffit de demander gentiment. Qu'en dis-tu AMX ???




Bucher

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #10 on: May 24, 2006, 09:56:28 pm »
C'est superbe merci Lardennois! :D
Ancien Commandant Bucher

Amx

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #11 on: May 25, 2006, 10:45:22 am »
Yeah merci Lardennois !!!!  :P  :P  :P



Alors la C'est du pur Rock'N Roll !!!!  8)  8)



Alors vraiment merci!!! :D

Yakov

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #12 on: May 31, 2006, 06:56:39 pm »
Malgré mes recherches  je n'ai rien retrouvé sur le Cpl. R.Gadou





Mis à part qu'il était opérateur radio.



Quelqu'un aurais des infos et/ou photos?!





Merci!!!

Adjudant Elven

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #13 on: May 31, 2006, 11:22:52 pm »
Désolé, pour l'instant je n'ai rien trouvé. Je suis également à la recherche d'une photo du Sergent Major Lardennois  :cry:  :cry:

Dorfsman.

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Photos du vrai Commando Kieffer
« Reply #14 on: June 02, 2006, 09:57:09 pm »
Bon je vai retranscrire un témoignage de Léon Gautier. J'en ai pour plusieurs jour donc ce sera en plusiseur partie